La ministre de la Cohésion des territoires a débuté sa visite en Corse, ce lundi 26 avril, à Bastia. Une journée marquée par la signature de la convention PTIC (plan de transformation et d’investissement pour la Corse) pour la ville et son agglomération.
"Nous pouvons être fiers de signer cette déclaration d'intention", se félicite Pierre Savelli, maire de Bastia.
Ce lundi 26 avril, en présence de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, une convention PTIC - Plan de transformation et d’investissement pour la Corse- a été signée entre le maire de la ville, le président de la communauté d'agglomération de Bastia, Louis Pozzo di Borgo et l'État pour un montant total de 150 millions d'euros.
Signature de la convention PTIC (Plan de transformation et d’investissement pour la Corse) à Bastia @j_gourault @PierreSavelli @L_PozzodiBorgo. La ministre a insisté sur le « dialogue nécessaire avec la CDC en parallèle des communes et des intercos » dans la gestion de ce plan. pic.twitter.com/nuwYbdBeID
— France 3 Corse (@FTViaStella) April 26, 2021
La phase opérationnelle de "ce plan s'articulera autour de trois thèmes prioritaires regroupant 10 opérations s'étalant jusqu'en 2025", a souligné la ministre. Des "projets structurants", indiquent la municipalité de Bastia et la communauté d'agglomération bastiaise dans un communiqué commun, qui sont les suivants, par ordre décroissant de budget :
- Requalification urbaine du secteur du Fangu : 27.45 M€, avec la mise en oeuvre du projet de la gare et le déploiement d'un train-tram jusqu'à Toga. Le projet prévoit aussi la rénovation de l'immeuble Cézanne, la construction de nouveaux logements, et le réaménagement des friches industrielles.
- Requalification urbaine du secteur de Toga : 27.25 M€, qui comprennent la réalisation d'un éco-quartier de près de 400 nouveaux logements, commerces, bureaux et implantation d'une crèche. La requalification concerne également "un aménagement des équipements du quartier afin d'y renforcer une offre éducative, culturelle et sportive. Le projet permettra la réhabilitation de plusieurs friches industrielles telles que la friche Mattei et celle du port de plaisance, afin d'en faire un tiers-lieu", précise le communiqué.
- Aménagement de la Zone d’Activité d'Erbaghjolu – Construction d’un centretechnique communautaire : 4.50 M€. Il s'agira de l'implantation d'un centre technique communautaire mutualisé au sein de la ZAE d'Erbaghjolu, et d'une "libération des espaces à destination des entreprises afin de proposer une large offre immobilière aux entreprises."
- Aménagement de l’anse du vieux port et réaménagement des quais : 12.20 M€, avec un réaménagement global des quais du Vieux-Port afin de prolonger le Spassimare etl'Aldilonda jusqu'à Toga. Le projet du Vieux-Port, rappelle la mairie, a vocation "à libérer la zone de la du stationnement automobile. Le projet comprend la rénovation du Palais Caraffa et l'installation d'A Casa di u Mare qui accueillera les affaires maritimes."
- Transports collectifs en site propre : 4M€. Des délimitations d'un espace de circulation réservé aux transports en commun seront mises en place, ainsi que des aménagements de carrefours et de signalétique. Une opération qui "vise à favoriser la circulation au sein de l'espace communautaire, diminuer les temps de parcours etaugmenter l'usage des transports collectifs."
- Nouvelles Mobilités : 12 M€, avec "la mise en oeuvre du schéma directeur de liaisons douces communautaire en lien avec les schémas déployés par la Ville de Bastia."
- Réhabilitation du théâtre municipal de Bastia : 27 M€ (dont 3 M€ au titre du PEI)
- Modernisation du stade Armand Cesari : 7.50 M€. Cela comprendra la couverture du stade, la conversion de l'équipement en équipement d'énergie positive, ainsi que l'amélioration du point de vue des spectateurs.
- Restructuration de la caserne Casabianca : 1.8 M€. Il s'agira de "la restructuration du bâtiment en vue de l'installation du CNAM et un large pôle de formation. Cette installation permettra notamment de diversifier les fonctions de la Citadelle et d'augmenter sa fréquentation régulière."
D'autres projets "structurants pour le territoire" mais ne figurant pas dans la déclaration d'intention seront également inscrits au PTIC "par la Collectivité de Corse, Acqua Publica ou des collectivités locales", assurent mairie de Bastia et CAB dans ce même communiqué.
Mise en place d'une instance de coordination du PTIC
Alors que Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, n'était pas présent lors de cette signature, la ministre a insisté sur le "dialogue nécessaire avec la collectivité de Corse en parallèle des communes et des intercommunalités."
Ainsi, comme l'indique Louis Pozzo di Borgo dans un tweet, "le principe d'une instance de coordination du PTIC qui réunira la collectivité de Corse, l'Etat et les collectivités locales a été acté afin d'assurer la cohérence du dispositif, dans le respect des compétences de chacun." Depuis quelques semaines, la majorité nationaliste reproche à l'Etat d'écarter la collectivité de Corse de l'attribution des financements du PTIC.
Suite à nos discussions avec la Ministre, nous avons acté ensemble le principe d’une instance de coordination du #PTIC qui réunira la Collectivité de Corse, l’État et les collectivités locales, afin d’assurer la cohérence du dispositif, dans le respect des compétences de chacun.
— Louis Pozzo di Borgo (@L_PozzodiBorgo) April 26, 2021
500 millions d'investissements sur 5 ans
Annoncé par le président de la République lors de sa venue à l’Alb'oru le 7 février 2018, le Plan de transformation et d’investissements pour la Corse doit donner lieu à 500 millions d'euros d’investissements étalés sur 5 ans au service des grands travaux et de l’innovation. Il prendra la suite du plan exceptionnel d'investissements, le PEI, dès 2022.
"Ce plan a trois objectifs : accompagner les dynamiques urbaines portées par les principales agglomérations de Corse en accompagnant les grandes opérations d'urbanisme et d'aménagement ; adapter les grandes infrastructures porte d'entrée de l'île et soutenir le développement d'un certain nombre d'équipements régionaux dans une approche résolument volontariste en termes de développement durable", a précisé Jacqueline Gourault.
En mars dernier, les villes d'Ajaccio et de Porto-Vecchio ont signé des conventions entrant dans le cadre du PTIC.