Le maire nationaliste de Porto-Vecchio a reçu le préfet Lelarge pour signer une convention dans le cadre du plan de tranformation et d'investissement de la Corse. Si le plan est très critiqué par sa majorité à la CdC, Jean-Christophe Angelini veut d'abord y voir une opportunité financière.
La modernisation et l'extension du port de pêche et de plaisance, pour une centaine de millions d'euros.
La création d'un module de potabilisation de l'eau de Notta, pour un montant de 7 millions.
La création d'un fond pour acquérir du foncier public, et proposer des logements abordables. Coût du projet, 4 millions environ.
3 projets pour un montant de 110 millions d'euros
Ce sont les trois projets retenus à titre prioritaire dans le protocole d'intention du PTIC (plan de transformation et d'investissement de la Corse) pour la région de Porto-Vecchio. Montant de la facture : un peu plus de 110 millions d'euros.
Ce mardi 30 mars, le préfet Lelarge et Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio et président de la communauté de communes du Sud-Corse, se sont rencontrés pour valider ce protocole d'intention.
Reste à savoir jusqu'à quelle hauteur le PTIC, qui est venu remplacer le PEI, prendra part au financement. Rien n'a encore été officialisé.
"Cela dépendra du concours des autres financeurs, du rythme de consommation des crédits... Mais sur l'ensemble des trois projets, on table sur une enveloppe d'une trentaine de millions d'euros", précise Jean-Christophe Angelini, qui ne dissimule pas pour autant sa satisfaction.
@citaportivechju et l’Etat ont signé aujourd’hui une convention #PTIC et #CRTE. Port de Plaisance et de Pêche, infrastructures en eau et assainissement, fonds foncier dédié à la production de logement dans une logique de dialogue et de construction avec l’ensemble des partenaires pic.twitter.com/sb9dkQjZ1i
— Jean-Christophe Angelini (@JC_Angelini) March 30, 2021
Opportunités
Or, depuis quelques semaines, la majorité nationaliste au pouvoir en Corse ne fait pas mystère de son agacement face à la manière dont Paris écarterait la Collectivité de Corse du processus d'attribution de la manne financière incontestable que représente le PTIC.
Ce qui avait valu au préfet Lelarge un communiqué pour le moins énergique de Gilles Simeoni, le président de l'exécutif. Qui lui rappelait que "le temps des colonies était fini".
Selon les nationalistes, l'Etat et son représentant sur l'île se serviraient du PTIC comme argument électoral, à l'approche des prochaines Territoriales.
Ajaccio, dont le maire, Laurent Marcangeli, est présenté comme la principale menace pour les sortants, a ainsi été pointé du doigt à plusieurs reprises, après avoir bénéficié d'un contrat de relance de 170 millions d'euros.
UN PTIC natio-compatible ?
Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio mais également conseiller exécutif nationaliste et leader du PNC, se montre moins virulent.
"Comme vous avez pu le constater, je ne me suis pas mêlé de la polémique, qui me semble assez vaine. Je suis attaché par principe et loyauté à la délibération de l'Assemblée, qui a fait connaître ses désaccords sur plusieurs points. Je n'ai pas changé d'avis, mais le fait de laisser le débat ouvert ne doit pas nous empêcher d'avancer".
En clair, pour Jean-Christophe Angelini, certaines modalités de d'attribution du PTIC sont contestables, mais pas question de laisser passer l'opportunité de "capter les opportunités de financement".
Laisser le débat ouvert ne doit pas nous empêcher d'avancer.
"Avec l'aide du PTIC, on sera en mesure de financer nos trois projets dans leur totalité. Et au-delà de ça, nous pourrons nous passer d'un opérateur privé pour la gestion du port, ce qui était l'un de mes combats, dans l'opposition, durant de longues années. On aura enfin une régie à 100 % publique... Ce n'est pas rien. En tant que maire et président de la Com'com, je me dois d'avancer, en mode projet, avec ceux qui le souhaitent".
Pour Jean-Christophe Angelini, la signature du protocole d'intention est une belle avancée. "Ca pourrait permettre de garantir un niveau d'investissement colossal. On devrait investir entre 150 et 200 millions d'euros en 5 ans. Soit 3 à 4 fois plus que mon prédécesseur sur la même période. Le PTIC est une manne financière, et l'écosystème insulaire doit en profiter".
De quelle manière, c'est une autre question, qui n'a pas fini d'animer les débats au cours des prochains mois...