Plan de transformation et d'investissement pour la Corse : 170 millions d'euros en faveur du pays ajaccien

Le préfet et Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et président de la communauté d'agglomération ajaccienne, ont signé ce 4 mars un contrat de relance et de transition écologique de 170 millions d'euros en faveur du pays ajaccien. Celui-ci sera financé jusqu'à 80% par l'Etat via le PTIC.

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Un contrat de 170 millions d'euros. L'Etat, la ville d'Ajaccio et la communauté d'agglomération se sont associés, jeudi 4 mars, autour de 8 projets considérés comme prioritaires. Parmi ceux-ci, 4 dépassent les 30 millions d'euros : la construction d'un téléphérique à l'entrée de la ville, la création d'un éco-quartier sur le site de la Miséricorde, l'aménagement de la citadelle et du front de mer, et la construction d'un centre de surtri et de valorisation des déchets.

Dans chacun des cas, l'Etat apportera entre 50 et 80% des fonds, notamment via le PTIC : le plan de transformation et d'investissement pour la Corse. 

"Je fais partie de ceux qui ont plaidé auprès du gouvernement depuis plusieurs années, et avant même que la majorité actuelle soit à l'Assemblée de Corse et que l'actuelle majorité nationale soit au gouvernement, pour que ce soit les territoires qui soient un peu plus reconnus responsables de porter les projets et donc de signer avec l'Etat, s'est satisfait le maire de la cité impériale, Laurent Marcangeli. Nous sommes élus, nous sommes donc tout aussi légitimes que d'autres pour pouvoir porter des projets sur notre territoire."

500 millions d'euros étalés sur 5 ans

Annoncé par le président de la République lors de sa venue à l’Alb'oru le 7 février 2018, le Plan de transformation et d’investissements pour la Corse doit donner lieu à 500 millions d'euros d’investissements étalés sur 5 ans au service des grands travaux et de l’innovation. Il prendra la suite du prendre la suite du plan exceptionnel d'investissements, le PEI, dès 2022.

Le PTIC sera mis en oeuvre par le Préfet de région, et selon les projets, élaboré avec les mairies, les communautés de communes ou la Collectivité de Corse. Pour Pascal Lelarge, il s'agit de remettre les élus locaux au centre des politiques de travaux nécessaires sur le territoire.

"On discute avec les élus, et on se rejoint sur une vision, des convictions, sur ce qui est nécessaire sur le territoire. Ce n'est pas nous qui faisons, nous accompagnons seulement", assure le Préfet de Corse.

"On ne court-circuite pas la collectivité de Corse"

Pas question pour autant, précise-t-il, de "court-circuiter la collectivité de Corse", qui a émis, dans les derniers mois, des craintes de ne pas être associée aux divers projets. "[L'attente de la CdC] est très légitime. Je rappelle qu'on se situe bien dans un contrat de relance, donc cette discussion est ouverte, et a vocation à déboucher sur un accord."

Si un accord entre la CdC et la préfecture de Corse sur le PTIC reste encore incertain, il faudra néanmoins faire des choix, faute de quoi le PTIC serait rapidement englouti : fin février dernier, le préfet Lelarge, en visite à l'aéroport de Figari, en présence du président de l'exécutif et de celui de l'ADEC, a annoncé l'investissement de 65 millions d'euros sur le site. Une somme qui permettra notamment l'extension de l'aérogare, l'aménagement des parkings, ainsi que la réfection de la piste.

109 dossiers retenus

Pour rappel, la liste globale des projets au titre du PTIC a été définie dès le mois de novembre afin d’être validée par les services de l’Etat. Des dossiers déposés aussi bien par la collectivité de Corse que par les mairies et les communautés de communes, mais également par le centre hospitalier de Bastia, EDF ou encore l'Université de Corse.

À ce jour, ce sont 109 dossiers qui ont été retenus. La priorité est pour l'heure donnée à la rénovation de l'aéroport de Figari et aux projets de la ville d'Ajaccio. Mais à 4 mois des élections territoriales, il est difficile de ne pas voir une dimension éminemment politique dans les choix opérés par l’Etat.

Au-delà de cet aspect, ce sont les axes de développement qui interrogent. L’investissement massif et prioritaire en direction des infrastructures aéroportuaires, notamment, est en contradiction avec les choix de la majorité territoriale, dont les projets structurants (routiers, ferroviaires, gestion de l’eau) n’ont pas encore été validés ou priorisés.

Deux logiques se trouvent en opposition : celle dans la continuité du PEI, privilégiant des équipements structurants, à dimension régionale, dans une perspective de développement territorial et copilotée par la région ; et une autre, plus classique, ante-PEI, où la dispersion des crédits dans des projets très localisés à l’intérêt plus micro-local et parfois très coûteux est mise en avant.

Ces choix seront sans doute un élément du débat de la prochaine campagne territoriale.

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