Corse : nouvelle passe d'armes entre l'exécutif insulaire et l'Etat

Dans un communiqué publié ce mardi, le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a vivement critiqué la visite du préfet de Corse Pascal Lelarge à Bastia, estimant que ce-dernier a fait le choix de ne pas associer l'exécutif insulaire à ses visites et réunions.

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C'est un nouvel épisode dans les relations déjà très tendues entre l'Etat et l'exécutif insulaire : dans un communiqué publié ce mardi 29 décembre sur les réseaux sociaux, le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a fustigé l'attitude du préfet de Corse Pascal Lelarge, en visite le jour même à Bastia.

En cause : le choix qu'aurait fait ce-dernier de ne pas associer l'exécutif insulaire à ses visites et réunions, en n'informant la collectivité de Corse de sa venue à Bastia qu'à 18 heures ce lundi.

Pascal Lelarge était ainsi censé visiter l'aéroport de Bastia-Poretta et le port de Bastia ce mardi matin, avant une réunion de travail sur les investissements envisagés pour ces structures dans le cadre du futur Plan de Transformation et d'Investissements pour la Corse (PTIC).

Rappelant dans son communiqué que la Collectivité de Corse est propriétaire de ces infrastructures et autorité concédante à la Chambre de Commerce et d'Industrie pour leur exploitation, Gilles Simeoni déplore le choix qu'aurait fait le préfet de ne pas associer le président du Conseil exécutif et de la Collectivité à ces réunions, "si ce n'est sous la forme d'une invitation alibi de dernière minute."

Réactions unanimes des nationalistes

La venue de Pascal Lelarge à Bastia a également fait réagir Michel Castellani, député de la première circonscription de Haute-Corse et conseiller municipal de la cité insulaire. Ce-dernier a également déploré le non-respect du "protocole républicain", estimant que le préfet aurait dû lui adresser une invitation.

Enfin, le parti autonomiste Femu a Corsica a quant à lui dénoncé dans un communiqué la "négation du fait démocratique" par l'Etat, et l'attitude "quasi quotidienne" de Pascal Lelarge, qui se comporterait en "véritable pro-consul" et chercherait à remettre en cause la légitimité et les compétences des institutions territoriales de la Corse.

En réaction, le parti a appelé ce mardi 29 décembre à une mobilisation populaire "transparente et déterminée."

Un ras-le-bol qui semble donc partagé par le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni.

Evoquant dans son communiqué "le bon vieux temps des colonies", ce-dernier n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'attitude du préfet, signe selon lui non seulement de la "goujaterie" du haut fonctionnaire, mais d'un choix politique "délibéré" de manifester publiquement "le mépris" porté à l'institution, "garante des intérets matériels et moraux de la Corse et du peuple corse."

Cette escalade sémantique survient dans un contexte déjà très tendu entre l'Etat et l'exécutif corse. Lors de son allocution lundi dernier dans l'hémycicle de l'Assemblée de Corse, son président Jean-Guy Talamoni avait déjà dénoncé l'attitude de l'Etat, qualifiée de "méprisante et agressive", de "sabotage déterminé", et de "malveillance ou incompétence".

Parmi les nombreux points de désaccords, l'absence de dialogue sur le plan Salvezza, adopté le 27 novembre dernier par l'Assemblée de Corse pour relancer l'économie insulaire durement frappée par la pandémie de Coronavirus ; le désengagement en matière d'énergie ; la remise en cause de la déspécialisation de l'enveloppe de continuité territoriale ou encore la polémique sur le soutien aux Arméniens.

C'est dans ce contexte tendu que survient le communiqué de Gilles Simeoni, qui se conclut par une phrase lapidaire : "rappelons donc à Monsieur le Préfet Lelarge que le temps des colonies est fini partout dans le monde, et qu'il s'est définitivement arrêté en Corse, à Aleria, les 21 et 22 août 1975."

La référence aux événements d'Aleria, acte fondateur du nationalisme corse moderne, ne devrait pas passer inaperçue.

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