Le Sénat vient d'adopter une proposition de loi visant à freiner la désertification bancaire dans les territoires ruraux. La plupart des distributeurs automatiques y sont peu à peu supprimés. C'est ce que craignent notamment les habitants de Calacuccia dans le Niolu.
Retirer de l'argent, une opération de plus en plus difficile dans les territoires ruraux.
Les distributeurs disparaissent des villages, alors celui de Calacuccia, installé en 2014, fait l'unanimité. « C’est très important, parce que dans le rural, il n’y a plus rien. Si en plus il faut se déplacer à Corte ou Bastia pour retirer un peu d’argent », estime un habitant. « Déjà, qu’on supprime des tas de services, pour moi, c’est utile et indispensable », continue une autre.
Même satisfaction chez les commerçants, dans une région où l’autre distributeur le plus proche est à 30 kilomètres. « Le fait qu’il y a un distributeur, ça facilite tout. C’est très bien pour la région », estime Mathieu Acquaviva, commerçant.
Proposition de loi
Pour lutter contre la désertification bancaire, le Sénat a adopté une proposition de loi. Deux mesures principales sont envisagées :
- le recours possible, pour les communes, au fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce pour l'aider à financer l'installation d'un DAB (distributeur automatique de billets).
- une banque ne pourra fermer son distributeur que s'il en existe un autre à moins de 10 km.
Une disposition qui protégerait le DAB de Calacuccia, le seul qui existe dans le Niolu. Une satisfaction pour le maire qui y voit un vrai service public. « Pour la population de la commune, du canton, des touristes en été, et aussi des randonneurs. Et c’est un plus pour le commerce aussi », indique Jean-Baptiste Castellani.
La Poste n’envisage donc pas de supprimer ce distributeur en dépit d’un coût de 12 000 euros par an. « Un distributeur de billets nécessite un nombre de retraits minimums en terme de fonctionnement. Le DAB de Calacuccia fonctionne, il n’est pas à hauteur des niveaux de rentabilité qu’on peut exiger dans le domaine urbain », soutient Jean-Luc Negroni, délégué aux relations territoriales de Haute-Corse du groupe La Poste.
La proposition de loi sur la désertification bancaire doit maintenant être examinée par les députés.