Clorinde Vanni, 66 ans et Jean- Marie Mei, 60 ans, comparaissent depuis lundi devant la cour d'assises de la Haute-Corse pour le meurtre d'Yves Louys en novembre 2014 à Cambia.
Un mois après le signalement de la disparition d'Yves Louys à Cambia, son corps était retrouvé dans un fossé près de son domicile. C'était le 16 décembre 2014. Agé de 61 ans, Yves Louys a été retrouvé mort, tué d'une décharge de chevrotine dans la nuque.
Quelques jours auparavant, Clorinde Vanni, sa compagne, qui vivait à mi-temps avec lui à Loriani et Jean-Marie Mei, un ami du couple, avaient été mis en examen "pour enlèvement et séquestration suivis de la mort de la victime".
Depuis, ils étaient tous deux placés en détention provisoire, avant que Jean-Marie Mei ne s'échappe de la clinique psychiatrique de Sant'Ornellu début février. Il avait été interpellé cinq mois plus tard, porteur d'une arme de poing à bord d'un bateau, sur le port de Bastia.
Les deux accusés nient les faits. Le procès doit durer sept jours.
Une affaire sordide
Yves Louys, retraité, résidait au hameau de Loriani, sur la commune de Cambia. Le jour de sa disparition, il avait déjeuné avec Jean-Marie Mei avant de rentrer chez lui. Le soir même, les deux hommes devaient passer la soirée ensemble.
Mais au moment de passer chercher Yves Louys à son domicile, Jean-Marie Mei aurait trouvé porte close. Ce jour-là, le fils du disparu, Nicolas Louys, de Perpignan, affirmait aux enquêteurs avoir eu son père au téléphone "pendant 40 minutes jusqu'à 15 heures".
Quant à Clorinde Vanni, elle déclarait être passée plusieurs fois dans l'après-midi au domicile de son compagnon, sans succès, et que "la porte était fermée à clé".
Ce n'est qu'un mois plus tard que corps du retraité avait été retrouvé, tué près de son domicile. Les papiers d'Yves Louys avait été découverts sur le cadavre de Cambia.
"Pourquoi a-t-il été abattu comme un chien?"
Ces mots, ce sont ceux de Véronique Louys. Au deuxième jour du procès, la fille de la victime ne peut pas retenir ses larmes à la barre. Mardi, les questions et les attentes de la famille d'Yves Louys ont rythmé la journée.Ses enfants et son frère ont évoqué sa mémoire et sa personnalité. Malgré l'absence de preuves, Colindre Vanni et Jean Marie Mei sont selon eux les auteurs de ce crime.
"Je paye pour ce ou ces meurtriers"
"Je ne suis pour rien dans la disparition de mon compagnon". Face à la cour, Clorinde Vanni est venue répéter son innocence. Avec Jean-Marie Mei, un ami du couple, elle nie les faits qui lui sont reprochés.Mais leurs explications au 3ème jour de ce procès restent confuses, selon l'accusation. Les deux accusés sont peu convaincants, ils reconnaissent un mensonge, évoque la pression de la garde à vue.
5e jour d'audience avant les réquisitions
La 5ème journée d'audience était consacrée à la personnalité des accusés. Généreux, altruistes, serviables, les mots utilisés par les amis de Colette Vanni, et Jean-Marie Meï, les deux accusés, tranchent avec la gravité des faits qui leur sont reprochés.Mais le portrait élogieux dressé par leurs amis n'a pas fait oublier aux parties civiles l'attitude et les contradictions des deux personnes dans le box.
Une question reste sans réponse, le mobile du crime. Cette énigme plonge la famille de la victime dans le désespoir et la souffrance. Les réquisitions sont attendues lundi.
Surprise
L'avocat général de la Cour d'assises de la Haute Corse crée la surprise au procès de la disparition de Cambia. Une peine de 30 ans de prison a été demandée contre Jean-Marie Mei pour le meurtre d'Yves Louis en novembre 2014.
Une peine de 18 mois a été requise contre Dominique Mantia pour faux témoignage. En revanche aucune peine n'a été requise contre Clorinde Vanni, la compagne du disparu.