Cancer du sein : inciter les femmes de plus de 50 ans à participer au dépistage organisé

Octobre Rose 2021, 28ème campagne d'information et de lutte contre les cancers du sein, est l'occasion de rappeler l'importance de la prévention pour cette maladie qui menace 1 femme sur 8. Grâce à la double lecture des résultats d'examen, le dépistage organisé est un outil particulièrement efficace

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Première cause de mortalité par cancer chez la femme, le cancer touche chaque année 250 à 300 patientes en Corse. Si aujourd'hui 90% des cancers repérés sont guéris, plus ils sont repérés tôt, plus les chances de guérison sont grandes, et les prises en charges et traitements plus simples et moins lourds.

Dépistage organisé : l'avantage d'une deuxième lecture

De 50 à 74 ans, c’est-à-dire durant les âges les plus à risque, toutes les femmes inscrites dans les fichiers des caisses de sécurité sociale reçoivent automatiquement, tous les deux ans, une invitation à bénéficier d'un dépistage organisé du cancer du sein. En Corse, seules 38% des femmes répondent à cette invitation, qui présente l'avantage d'une double lecture des résultats.

"La seconde lecture permet de détecter 5 à 10% de cancers qui sont passés inaperçus à la première lecture" explique le docteur Franck Le Duff, directeur du centre régional de coordination du dépistage des cancers de Corse. Il incite donc vivement les femmes concernées à bénéficier de ce dépistage, car une mammographie réalisée sur prescription d'un médecin traitant ne donne lieu qu'à une seule lecture, et réduit les chances d'une détection précoce.

La prévention affectée par la crise sanitaire

Si en 2019 38% des femmes corses ont bénéficié du dépistage organisé, elles n'étaient plus que 30% en 2020, notamment en raison de la période de confinement. A trois mois de la fin de l'année 2021, on en dénombre 34%. "J'espérais un rattrapage, mais je ne suis pas sûr qu'on y arrive" regrette Franck Le Duff.

La conséquence de cette diminution des dépistages organisés, c'est une augmantation du nombre de cas avancés de cancer du sein en 2021 par rapport à 2020. "Les durées de prise en charge sont plus longs et les traitements sont plus lourds. On peut être amené à enlever un sein alors qu'une détection plus précoce aurait permis de n'enlever que la tumeur par exemple." explique le médecin.

Un suivi spécifique en cas de risque aggravé

Onco-généticien de formation, Franck Le Duff porte une attention particulière aux jeunes femmes présentant des risques aggravés, notamment par la présence de cancers dans leur lignée. "Ces femmes-là, on commence à les suivre dès l'âge de 30 ans. On traque les mutations des gènes. C'est un suivi qui est assez lourd : on doit procéder à une IRM, une mammographie, une échographie et des examens cliniques associés chaque année. Et le plus souvent on est amené à leur proposer l'ablation des seins et des ovaires à partir de 40 ans, car le risque de développer des cancers devient très élevé." précise-t-il.

En Corse, 250 familles sont concernées et suivies pour ces pathologies spécifiques.

 

Besoin d'une écoute bienveillante

Au-delà du suivi strictement médical, la confrontation au cancer, et particulièrement au cancer du sein, nécessite un accompagnement moral des patients et de leur entourage. Les ateliers de parole et de bien-être proposés chaque mois par l'association la Marie-Do à Ajaccio et en Balagne sont fréquentés à 95% par des femmes touchées par le cancer du sein. "Elles ont besoin d'une écoute bienveillante, d'un moment pour accueillir leur parole, leurs doutes, leurs angoisses. Pour parler d'autre chose et rigoler aussi !" raconte la la présidente de la Marie-Do Catherine Riera.

Et elle constate que c'est bien souvent quand les thérapies se terminent que les femmes ont le plus besoin de ce soutien : "Quand elles finissent le parcours de soin, elles se retrouvent un peu désamparées. Il n'y a plus de prise en charge, et pourtant elles ne se sentent pas guéries. Elles sont épuisées, marquées par les traitements, et ont encore besoin d'un accompagnement." témoigne Catherine Riera.

 

Alerte sur le cancer du poumon

Depuis 2007 l'association la Marie-Do apporte un soutien moral et financier aux malades et à leurs familles dans leur combat pour la vie, contre le cancer. Et si le cancer du sein reste le premier cancer féminin, Catherine Riera observe qu'il y a de plus en plus de femmes atteintes de cancer du poumon "parce que les femmes fument de plus en plus jeune, et de plus en plus longtemps".

Le directeur du centre régional de coordination du dépistage des cancers de Corse Franck Le Duff confirme, le nombre de patientes atteintes de cancer du poumon est en augmentation constante, en Corse beaucoup plus que sur le continent.

On dénombre 38% de plus de femmes atteintes de cancer du poumon en Corse qu'ailleurs en France

Franck Le Duff

Une grande campagne régionale de dépistage du cancer du poumon en Corse va d'ailleurs être lancée dans les prochaines semaines dans le cadre du projet Acapulco.

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