Quelques 250 personnes se sont réunies à la mairie de Ponte Leccia, ce mardi 6 août, pour manifester leur opposition au projet de centre d'enfouissement de déchets à Moltifao. Principale crainte des élus et des habitants : une possible pollution de l'eau par les déchets.
"Non à la pollution de notre vallée" et non, à l'ouverture d'un centre d'enfouissement de déchets à Moltifao (Haute-Corse).
Tel est le principe défendu par les quelques 250 personnes présentes à la mairie de Ponte-Leccia, ce mardi 6 août.
Parmi elles, notamment, le docteur Véronique Mari, cheffe de médecine interne à l'hôpital de Bastia.
"Toutes les poubelles de Corse"
Réunis à l'appel du collectif "défense et protection de la nature et du cadre de vie de Canale, Caccia, Golu et Rustinu", tous et toutes s'inquiètent de la possible construction d'un centre de stockage de déchets dans la micro-région.
"On a surtout le sentiment qu'il n'y a pas d'autres projets prévus par la collectivité de Corse, ou du moins qu'on n'en cherche pas beaucoup ailleurs" soupire Jackie Peri-Emmanuelli, habitante de Moltifao.
Christophe Maitre vit lui à Castifao, à un peu plus de 2km du village. A ses yeux, avec l'ouverture du centre, la commune se trouvera contrainte de gérer "toutes les poubelles de Corse".
Une tâche qu'il juge impossible à réaliser : "ce site là est bien trop petit et trop risqué pour tout accepter".
Pollution de l'eau
Si demain quelque chose s'y dépose, ça va polluer la nappe et c'est une vraie catastrophe
Pour les élus comme pour les habitants, la principale source d'inquiétude, c'est la potentielle pollution de l'eau par les déchets.
200 000 tonnes d'ordures pourraient converger chaque année sur le site où est envisagé le centre d'enfouissement. Le problème, c'est que huit villages ont justement leurs captage d'eau potable à quelques mètres, sur les rivières Tartagine et Asco.
Vincent Cognetti, maire de Morosaglia, imagine le pire : "c'est un bassin d'eau, donc si demain quelque chose s'y dépose, ça va polluer la nappe et c'est une vraie catastrophe"
Tractage
Tant qu'on arrivera pas à trier les dechets de manière effective, ce sera compliqué de faire un centre de stockage.
Le Syvadec, le syndicat de valorisation des déchets corses, mène actuellement une étude sur la faisabilité du projet.
Il faudra attendre fin décembre pour en connaitre les résultats. Mais pour les élus locaux, le risque est trop important ici :
"Si le travail est bien fait, théoriquement il devrait y avoir des déchets verts, tempère Tony Ceccaldi, maire de la commune de Lama. Mais après entre ce qu'on peut dire et ce qui peut se passer, il y a toujours un monde. Tant qu'on n'arrivera pas à trier les dechets de manière effective, ce sera compliqué de faire un centre de stockage."
A Moltifao et ses alentours, la mobilisation va continuer, plus déterminée que jamais. Prochaine étape : une distribution de tracts ce samedi, à Ponte Leccia.