Jusqu'aux vacances de Noël, 46 représentations, théâtre, acrobaties, contes et marionnettes, se tiennent dans les écoles bastiaises. L'initiative, menée par la mairie de Bastia, a pour but de maintenir le lien entre culture et école malgré le Covid19.
-"Espérons qu'il ne pleuve pas..." La mère Noël jette un coup d'œil par la baie vitrée, mais le ciel semble clément. En tout cas pour la représentation de ce matin. Pour celle de cet après-midi, il ne reste qu'à croiser les doigts.Retrouver le public
Lucile Delanne réajuste son petit chapeau rouge, posé en équilibre sur sa perruque. Et remonte son col en fausse fourrure. Dieu merci, au Groenland, il est censé faire froid."Jouer dehors, ce n'est pas facile, on n'est pas à l'abri d'une annulation, mais aujourd'hui ça à l'air de bien se présenter".
Dans la grande cour de l'école Charles Andrei, à Lupinu, les quatre classes de primaire se mettent en place. Emmitouflés dans leurs parkas, et le masque vissé sur le museau. Les enfants s'assoient par terre, sagement, par petits groupes.
Une fée acrobate dans une cour d'école
Apparemment, c'est réciproque. L'entrée de la mère Noël et de son assistante est saluée par les cris de joie des enfants. Qui, durant près d'une heure, vont écouter, l'air ébahi, les souvenirs de la compagne du père Noël.Pour Eloïse Casanova et Julie Lours, en charge de l'action culturelle à la mairie de Bastia, c'est une vraie satisfaction.
"On voulait vraiment maintenir une continuité avec le public scolaire, qui tient une part importante dans notre politique culturelle. Alors, puisque les classes ne pouvaient pas se déplacer jusqu'à l'Alb'Oru ou le Théâtre, comme les autres années, on a décidé de faire une programmation dans les écoles".
"6 compagnies insulaires ont répondu à notre appel, et on adapté leur spectacle aux conditions particulières liées au Covid19. Les scènes sont souvent petites, improvisées, on ne peut pas faire plusieurs représentations dans une même salle dans désinfecter les lieux..."
Au final, c'est un succès. Jusqu'au 18 décembre, date du début des vacances, plus de 1.500 élèves de la ville auront droit à un spectacle comme celui de Lucile et Alba, ou bien à une lecture de contes, numéros de cirque ou théâtre de marionnettes.
Une passerelle entre les enfants et la culture
A l'autre bout de la cour, Alba change une nouvelle fois de costume, au gré des souvenirs de la mère Noël. Après le lutin, la fée, et le renne, c'est désormais au tour de Captain America de s'envoler dans les airs de l'école Charles Andrei.Oui, Captain America.
A la direction de l'école, on est ravis de pouvoir accueillir un tel événement.
"Nous sommes une école défavorisée, où les enfants n'ont pas forcément accès à des spectacles. Regardez-les, ils sont émerveillés !"
La directrice n'a pas hésité longtemps avant d'accepter. "On avait la garantie de respecter le protocole sanitaire, alors je ne vois pas comment on aurait pu refuser une opportunité aussi formidable."