C'est près de la pointe de la Chiappa qu'a été repérée la nappe de pollution. Les services de la réserve naturelle des bouches de Bonifacio sont sur place.
Si la plupart des nappes d'hydrocarbures qui ont été repérées vendredi 11 juin au large d'Aleria et de Solenzara continuent de s'éloigner des côtes, certaines s'approchent des côtes de l'île. D'une longueur initiale de 35 kilomètres, la nappe s'est fragmentée, et 500 mètres carrés ont été repérés près du rivage de la pointe de la Chiappa, au sud de Porto-Vecchio.
Les services de la réserve naturelle des bouches de Bonifacio sont sur place pour tenter d'endiguer la pollution. La veille, Un important dispositif antipollution, composé de cinq bateaux et deux chaluts, reste néanmoins mobilisé afin de capter le maximum d'hydrocarbures en mer. Deux hélicoptères, le Dragon 2A et le Panther de la marine nationale, ainsi qu'un avion Falcon 50, effectuaient pour leur part des vols de reconnaissance de et de guidage.
"Nous n'aurons pas de drame de l'ordre d'Erika"
Samedi, après la découverte des deux nappes d'hydrocarbures initialement longues de 35 kilomètres, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et la ministre de la Mer, Annick Girardin se sont rendues sur place et ont notamment survolé la zone impactée.
Si seuls 800 mètres séparent par endroits la pollution des rivages en fin de matinée, la nappe finit par s'éloigner des côtes orientales et avec elle le risque d'une pollution terrestre. "Nous n'aurons pas un drame de l'ordre de l'Erika, mais nous risquons d'avoir des boulettes qui peuvent arriver sur les plages. Pour éviter ça nous faisons du pompage en mer parce que c'est la manière la plus facile de récupérer le maximum possible de ces eaux grises. Une fois que nous avons fait ça, malheureusement, on ne peut pas tout récupérer. Une partie risque donc d'aller sous l'eau et cette partie là peut, si les eaux se réchauffent, remonter et c'est à ce moment là qu'il peut y avoir un risque sur les plages", a indiqué Barbara Pompili.
Trois bateaux suspectés
Une visite saluée par le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. "Le risque n'est pas derrière nous. Il faut être extrêmement vigilant. Je pense aussi qu'il faut sanctionner de façon exemplaire les auteurs de ce type de dégazage, c'est un scandale et c'est inacceptable", estime-t-il.
Car les analyses effectuées par le centre de documentation, de recherche et d'expérimentation contre les pollutions (CEDRE) et le centre d'expertises pratiques de lutte antipollution (CEPPOL) ont conclu "à une pollution contenant des hydrocarbures lourds", précise la préfecture maritime. "Elle résulte vraisemblablement d’un dégazage, mais la taille et la nature des produits ne permettent pas d’espérer pour autant une dilution naturelle et nécessitent d’engager des unités et du matériel spécifique antipollution", poursuit-elle.
La juridiction dulittoral spécialisée (JULIS), à Marseille, s'est saisie, et une enquête a été confiée à la gendarmerie maritime. Face à cette polution, la collectivité de Corse a entamé deux actions en justice. Une première plainte à été déposée auprès du parquet de Bastia, une procédure de référé a aussi été entamée devant le tribunal administratif de Bastia.
Communiqué de presse du Conseil exécutif de Corse : Pollution maritime et côtière suite au dégazage illégal
— Cullettività di Corsica - Collectivité de Corse (@IsulaCorsica) June 15, 2021
de la côte est de la Corse :
La Collectivité de Corse engage deux actions en justice pic.twitter.com/vPds1OFqd3
Plusieurs navires ont été identifiés sur place au moment des faits. Trois bateaux sont suspectés.
Les plages entre Aleria et Ventiseri restent interdites à la baignade.