Alors que la liste de Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national aux Européennes, est bien positionnée dans les sondages, sur l'île, la situation est critique. D’anciens représentants ont quitté le navire, et pour l’heure, aucun candidat sérieux ne se profile.
Mars 2015, un toast dans la permanence du Front national. Le parti a obtenu un millier voix obtenues au premier tour des cantonales. Le résultat est vu comme le début d'une implantation locale.
Aux territoriales, le succès se confirme. La liste conduite par Christophe Canioni dépasse les 10 % et obtient quatre élus à l'assemblée de Corse. C'est un retour après 20 ans d'absence.
La présidentielle de 2017 laisse augurer d'autres victoires. Au second tour, Marine Le Pen frôle les 50 % des suffrages à Ajaccio. Mais aux législatives, c'est la dégringolade.
Francis Nadizi, qui avait relevé le parti, n'obtient que 12 % des suffrages. À cette période, Christophe Canioni a déjà quitté le parti pour fonder Avvene corsu. Aux territoriales, il est remplacé par Charles Giacomi qui ne passe même pas la barre du premier tour.
« Nous ne sommes en aucun cas dans le creux de la vague »
Les mauvaises nouvelles s'enchaînent, Francis Nadizi quitte son poste de délégué territorial pour raison familiale sans donner d'explication, Michel Leca assure l'intérim, mais le parti est désormais sans chef de file.
Jean-Antoine Giacomi, le fils de Charles Giacomi, est aujourd'hui candidat au poste. « Notre ligne politique marche. Nous avons vu le score de Marine Le Pen à la présidentielle. Il y a eu une déception suite à sa défaite au second tour. Mais nous ne sommes en aucun cas dans le creux de la vague, et je parie que le Rassemblement national sera en tête en Corse aux prochaines élections, le 26 mai prochain », soutient-il.
À l'heure où les sondages placent le Rassemblement National au plus haut, le manque d'incarnation locale est flagrant. L'histoire se répète.