Le procès de Marc et Dominique Pantalacci a été renvoyé sur décision du président de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône en raison de l'absence du témoignage de l'enquêtrice principale, en congés à l'étranger pour la semaine.
Le président de la cour d'assises d'Aix-en-Provence a renvoyé ce mardi le procès en appel de Marc et Dominique Pantalacci, 26 ans, deux jumeaux rejugés pour une triple tentative d'assassinat le 8 novembre 2011 à Ajaccio, des faits pour lesquels ils avaient été acquittés en novembre 2016.
La cour d'assises présidée par Patrick Ramaël a considéré que le procès ouvert jeudi ne pouvait aller à son terme en raison de l'indisponibilité d'une enquêtrice de la police judiciaire d'Ajaccio dont la déposition est "nécessaire à la manifestation de la vérité".
Qualifiée de "témoin capital" par la défense, celle-ci aurait dû être entendue en visioconférence depuis Ajaccio vendredi dernier, mais sa déposition avait été renvoyée, la défense tenant à ce qu'elle vienne s'expliquer devant les jurés.
Mais cette enquêtrice est en vacances à l'étranger cette semaine, et ses billets d'avion avaient été réservés en mars, selon un courriel de son supérieur hiérarchique rendu public par le président de la cour ce mardi matin.
"C'est cousu de fil blanc", s'est insurgé Me Éric Dupond-Moretti, l'un des avocats des accusés, selon lequel "ce dossier ne peut être jugé sans l'enquêtrice principale".
Bousculée lors du premier procès, l'enquêtrice est accusée par la défense d'avoir orienté l'enquête vers les jumeaux Pantalacci à partir du témoignage de la fille d'Yves Manunta, l'ancien nationaliste visé par cette tentative de règlement de comptes. L'épouse et la fillette de dix ans avaient été très grièvement blessées par le déluge de feu sur le véhicule où elles se trouvaient avec Yves Manunta.
L'absence de l'enquêtrice pricipale dans ce procès en appel vient s'ajouter à celle des parties civiles, l'épouse, la fille et le fils d'Yves Manunta.
Après l'acquittement en première instance des frères Marc et Dominique Pantalacci, ces parties civiles avaient décidé de boycotter le procès en appel, le qualifiant de "mascarade", et privant les jurés de la déposition de la fillette. Alors âgée de dix ans, la fillette avait formellement reconnu Marc Pantalacci comme l'un des deux tireurs.
Joint par téléphone après la décision de renvoi, Stefanu Manunta qui avait transmis à la cour un courrier édifiant, déclare : "Nous savions pertinement que ça allait se passer comme ça, et aujourd'hui qui a été trainé dans la boue, c'est encore nous, les victimes"
Ce renvoi conclut un procès qui s'est déroulé dans un contexte de tension croissante. Fait rarissime, vendredi dernier les policiers avaient dû intervenir pour apaiser un différent entre les avocats de la défense et l'avocat général.