Les 40e Ghjurnate internaziunale organisées par Corsica Libera à la citadelle de Corte ont commencé ce matin. Pour ses 40 ans, le parti indépendantiste, qui n'a plus de groupe à l'Assemblée de Corse, va mettre l’accent sur « l’internationalisation de la question nationale corse ». Mais sans surprise, Yvan Colonna et les discussions avec Paris seront également au centre des débats.
Objectif : mettre la Corse au centre de l’actualité européenne et extra-européenne. Pour le lancement des Ghjurnate Internaziunale, Corsica Libera a misé sur des débats internationaux et notamment sur l’actualité des Nations sans Etats.
Le premier d'entre eux, un échange avec certains mouvements indépendantistes sardes, regroupés sous l’étiquette Est Ora !, où sera abordée la question du « coût de l’occupation militaire en Corse et en Sardaigne ».
Sardaigne, Catalogne, Guyane, Kabylie...
Comme de coutume, ce ne seront pas les seuls invités venus d’ailleurs à être présents aux Ghjurnate de Corte. Ainsi, le leader des députés du parti indépendantiste Alba au Parlement britannique Neale Hanvey qui interviendra sur « la contribution des comités en faveur du « Yes » à l’indépendance en Ecosse ». Seront présents également Jean-Victor Castor, député guyanais du Mouvement pour la décolonisation et l’émancipation sociale, Lluis Puig, député et ancien conseiller catalan à la culture du gouvernement Puigdemont en exil, ou encore Dihya Harouni, du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie.
Le temps fort de cette journée se situe à 18 h 30, avec un débat autour d’Yvan Colonna. Son nom, « Statu francese assassinu. Hè mortu un patriottu : è po dopu ». Corsica Libera « entend poser les modalités du rapport de force populaire qui demeure nécessaire, par-delà les discussions portées au point de vue institutionnel ». Une position déjà clairement affichée par Corsica Libera depuis des mois. Pour eux, la mobilisation populaire doit avoir toute sa place, comme au mois de mars dernier, pour peser sur les futures discussions à Paris.
« La libération des prisonniers politiques » ou encore « la reconnaissance du peuple corse de ses droits » seront, sans surprise, également discutées.
Dimanche, à 16h, place, de nouveau, à l’ouverture sur les autres territoires en lutte pour leur reconnaissance, avec un débat sur les « conflits nationaux et la médiation internationale à travers les expériences de Tahiti et d’Euskal Herria », annonce Corsica Libera. La seconde partie des rencontres aura pour thème l’indépendance à travers les exemples écossais, kanak et même catalan. Il sera question d’échanger sur des référendums d’autodétermination.
Cavalier seul
Les Ghjurnate internaziunale se concluront par un « débat national » sur la « revendication nationale corse et sur l’évolution statutaire : propositions pour un vrai processus historique ». Il s’agira pour le parti indépendantiste, qui entend bien ne pas lâcher de terrain sur l’échiquier politique insulaire après sa défaite aux dernières Territoriales, de présenter ses propositions politiques, « pour un véritable processus de dimension historique qui garantisse l’exercice par le peuple corse de ses droits nationaux et sa survie sur la terre de la Corse ».
Si les journées de débats vont s’avérer denses, les participants et acteurs de l’événement pourront se détendre en soirée, comme lors de chaque édition. Un concert du groupe I voci di a gravona aura lieu ce soir à 22h à la citadelle de Corte. Pour le dernier jour, ce sera au tour de Chjami Aghjalesi toujours aux mêmes horaires.