Territoriales 2021 en Corse : Gilles Simeoni en tête avec près de 30% des voix

Le premier tour des élections territoriales s'est tenu ce dimanche 20 juin. Gilles Simeoni, tête de liste "Fà populu inseme", sort en tête, avec 29,2 % des voix, talonné par la liste de droite de Laurent Marcangeli, qui remporte 24,9 %.

Les élections territoriales auront plus largement mobilisés en Corse qu'à échelle nationale. Avec 55,9% de participation (estimation Ipsos Spora-Steria à 18h40) contre 33,9% en France, les insulaires auront été même été plus nombreux à se déplacer pour élire les 63 élus de l'Assemblée de Corse qu'en 2017 (52,17% de participation au premier tour). 

Liste "Fà populu inseme", menée par Gilles Simeoni : 29,2 %

Victoire en demi-teinte pour Gilles Simeoni, qui visait la première position avec un écart creusé, pour arriver sous les meilleurs auspices au second tour. Le président sortant du conseil exécutif récolte 29,2 % des voix, soit un peu plus de 4 % que son principal adversaire, Laurent Marcangeli.

Le nationaliste pourrait décider, pour le second tour, de se rapprocher de ses anciens alliés nationalistes. Un accord est également possible avec la liste écologiste d'Agnès Simonpietri.

En 2017, à la tête de la coalition Pè a Corsica, Gilles Simeoni était parvenu à récolter 45.36% des suffrages au premier tour (54.211 voix) et 56,46% au second tour (67.155 voix), offrant 11 sièges sur les 41 remportés à la liste Femu a Corsica.

Liste "Un Soffiu novu", menée par Laurent Marcangeli : 24,9 %

Le maire d'Ajaccio, qui prenait part pour la première fois à ces élections, partait avec l'objectif de terminer en tête au premier tour. Il lui faudra se contenter de la seconde place, derrière le président sortant du conseil exécutif, Gilles Simeoni. Laurent Marcangeli recueille 24,9 % des voix.

Pour le président de la CAPA, il est désormais essentiel de réussir à rassembler au-delà de son parti. Une tâche qui ne s'avère pas aisée : difficile, pour l'heure, d'imaginer la moindre alliance avec les autres listes en capacité de fusionner. Les prochaines heures seront décisives pour envisager l'issue du second tour.

En 2017, la liste de droite régionaliste "La voie de de l'avenir - A Stradi di l'avvene", conduite par Jean-Martin Mondoloni, qui est pour ce scrutin sur la liste de Laurent Marcangeli, avait obtenu 14,97% des votes (17.892 voix) au premier tour, et 18,29% au second tour (21.755 voix), remportant 10 sièges à l'Assemblée.

Liste "Avanzemu pè un populu corsu !", menée par Jean-Christophe Angelini : 13,2 %

Le secrétaire général du Partitu di a Nazione Corsa (PNC) comptait bien peser dans ces élections, et montrer qu'il existe une autre voie, en dehors du duel Simeoni-Marcangeli. Avec 13,2 % des suffrages, Jean-Christophe Angelini conforte sa position de troisième homme.

Il s'agissait pourtant d'une grande première pour le maire de Porto-Vecchio : jusqu'à présent, c'était aux côtés de Femu a Corsica qu'il participait  à la course à la collectivité de Corse. Pour cette campagne en solitaire, il a choisi de rassembler autour de lui aussi bien des historiques du PNC que des personnalités de droite, de gauche, ou des anciens du groupe Andà per dumane.

L'occasion pour Jean-Christophe Angelini, aussi, de briller en solo, alors qu'il se murmure qu'une querelle d'égo avec l'autre figure du nationaliste dit modéré, Gilles Simeoni, aurait participé à la fin du contrat Pè a Corsica.

En 2017, 10 des 41 sièges remportés par la coalition Pé a Corsica étaient revenus au PNC.

Liste "Da per noi", menée par Paul-Felix Benedetti : 8,4 %

Le chef de file de Core in Fronte entendait bien transformer l'essai des élections de 2017, au cours desquelles il avait obtenu 6,69 % des voix au premier tour (7.996 voix). Et avait manqué, de 300 voix, le marche-pied pour le deuxième tour, en refusant également de fusionner.

Cette année, avec 8,4 % des voix, le parti indépendantiste peut se réjouir. Si les premières estimations sont exactes, il a atteint le seuil nécessaire pour siéger à l’Assemblée de Corse au cours du mandat qui se présente.

Liste "Fà Nazione", menée par Jean-Guy Talamoni : 6,9 %

Le président sortant de l'Assemblée de Corse peut souffler : avec 6,9 % des voix, la liste Corsica Libera manque de peu de se maintenir au second tour.

L’issue de ce premier tour, pour le mouvement indépendantiste, était plus qu’incertaine, après l'explosion de Pè a Corsica. Corsica Libera n’avait pas caché sa déception, voire sa colère, après la fin de l'accord, alors qu'un contrat de mandature avait été initialement signé par les trois partis pour 10 ans, de 2015 à 2025. 

Liste "Corse, terre de progrès", menée par Jean-Charles Orsucci : 5,9 %

Déjà présent dans l'opposition à l'Assemblée de Corse avec le groupe "Andà per Dumane", Jean-Charles Orsucci a présenté pour ces élections une liste renouvelée et soutenue par La République en marche : "Corse, terre de progrès", où se trouvent des autonomistes de gauche, des marcheurs et des radicaux. Sur les six élus que comptait son groupe en 2017, seule Marie-Hélène Padovani reste sur la liste, en deuxième position. Il obtient 5,9 % des voix, ce qui ne lui permet pas de se maintenir, mais lui offre la possibilié de fusionner.

La liste avait notamment reçu le soutien de plusieurs figures de la gauche bastiaise, telles que Jean Zuccarelli et Jean-Sébastien de Casalta. 

En 2017, le maire de Bonifacio avait remporté 11,26% des suffrages (13.4555 voix) au premier tour, et 12,67% au second (15.074 voix).

Liste "Les nôtres avant les autres", menée par François Filoni : 4 %

L'enjeu était de taille pour le Rassemblement national, disparu de l'hémicycle depuis près de six ans. François Filoni voulait y croire. Le second tour, cette année, était à portée de main. La chute n'en est que plus douloureuse : avec 4 % des voix, la liste "Les nôtres avant les autres" fait un peu mieux que celle menée en 2017 par Charles Giacomi (3,28%, 3.917 voix), le père de Jean-Antoine Giacomi.

On est loin de la brève mais spectaculaire percée du Front national dans ce scrutin, en 2010. Il avait obtenu 9,09% des voix au second tour (13.599), permettant au mouvement d'extrême-droite de décrocher quatre élus. Un triomphe pour la liste alors menée par Christophe Canioni, après 25 ans d'absence sur les bancs de l'Assemblée.

Liste "Ecologia Sulidaria", menée par Agnès Simonpietri : 3,75 %

La première liste écologiste indépendante des partis nationalistes à concourir pour les élections territoriales insulaires depuis deux décennies obtient 3,75 % des voix au premier tour.

Une déception pour sa tête de liste, Agnès Simonpietri, qui salue néanmoins une "belle campagne". "Ce qui est positif c'est que beaucoup de jeunes nous ont rejoint. Nous serons toujours l'aiguillon qui rappellera qu'il reste beaucoup à faire."

Seule femme cheffe de file pour ces élections territoriales, Agnès Simonpietri, connaît bien les rangs de l'Assemblée de Corse : entre 2015 et 2017, lors de la première mandature nationaliste, elle a occupé les fonctions de présidente de l'Office de l'Environnement.

Liste "Campà megliu in Corsica/Vivre mieux en Corse", menée par Michel Stefani : 3,2 %

Les communistes, qui se sont présentés tout au long de la campagne comme l'unique liste de gauche, ne se privant pas de tacler Jean-Charles Orsucci et les siens, avaient pour objectif de dépasser les 7% ce dimanche 20 juin. Le but, ne former aucune alliance au second tour, on s’en serait douté, vu le profil des listes en présence.

Absent de l'hémicycle depuis 2017 - la liste PCF/France Insoumise "L'avenir, la Corse en commun", menée par Jacques Casamarta avait obtenu 5,68 % - ces élections territoriales s'apparentaient à une revanche pour Michel Stefani et ses colistiers. C’était la promesse d'un retour de "la vraie parole de gauche" sur les bancs de l'Assemblée.

Pari perdu : avec 3,2 %, c’est une sévère déception.

Liste "Corsica Fiera", menée par Jean-Antoine Giacomi : 0,6 %

À 24 ans, Jean-Antoine Giacomi, plus jeune tête de liste insulaire, souhaitait faire son trou dans le paysage politique insulaire, et s'imposer, au-delà de ces élections, comme un nom à ne pas oublier. Avec 0,6 % des voix, le benjamin de l'élection n’est pas parvenu à exister dans l’ombre de l’autre liste d’extrême droite.

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