L'ancienne conseillère exécutive chargée de l'environnement (2015-2017) revient dans l'arène politique après plus de trois ans d'absence. Elle conduira la liste "Eculugia Sulidaria", regroupant Europe-Ecologie-Les Verts et Générations.S.
Décembre 2017. Les nationalistes toujours réunis sous la bannière Pè a Corsica remportent largement les élections territoriales. Au milieu du triomphe pourtant, un départ. Agnès Simonpietri, conseillère exécutive en charge de l’environnement, ne rempile pas.
Le choix est le sien. Et contrairement à ce qui arrive (souvent) dans le monde politique, il n’y aura pas de polémique, pas d’interview fleuve mettant en cause les uns et les autres. Un choix personnel tout simplement, un choix qu’elle considère alors comme définitif.
Agnès Simonpietri représentait le militantisme écologiste au sein de la majorité territoriale. Venue du monde associatif, elle devait condire la Corse vers la fin du tout-enfouissement tout en rejetant l’idée de l’incinération des déchets. Qui de mieux qu’une figure de l’écologie insulaire pour faire entrer le tri sélectif dans les habitudes des Corses?
Son passage à l’exécutif est marqué par le vote d’un plan pour les déchets, remanié lors de la deuxième partie de la mandature nationaliste. Un plan qui selon elle « était le bon » et qui n’a pu être appliqué, faute d’implication des autres acteurs de la collecte et du traitement des déchets.
Aujourd’hui candidate, elle n’hésite pas à assumer son ressenti : la mauvaise volonté des intercommunalités représente le principal frein au développement du tri sélectif, objectif majeur de la majorité territoriale.
Ses deux années à l’Office de l’Environnement laissent le souvenir d’une "militante de la défense de l’environnement, travailleuse et intègre" auprès de son ancien collègue Jean-Christophe Angelini.
La militante, fondatrice de Lana Corsa, a peut-être été rattrapée par les contraintes de l’exercice des responsabilités.
Agnès est une candidate facile à vivre
Pourtant, trois ans et demi après son retrait de la vie politique insulaire, elle fait son retour en menant la liste écologiste aux élections territoriales des 20 et 27 juin prochains. Un choix "naturel" selon Leslie Pellegri, la secrétaire régionale d’Europe Ecologie et directrice de campagne de la liste "Eculugia sulidaria".
"Agnès est une candidate très facile à vivre", souligne celle qui avait été pressentie pour mener la liste cet hiver. N’étant pas parmi les favoris de l’élection, la campagne d’Eculugia sulidaria se veut plus détendue… "Nous n’avons pas la pression du résultat", confie Leslie Pellegri pour qui "l’ambiance est différente des autres campagnes auxquelles j’ai pu participer, autour d’Agnès nous travaillons dans un très bon état d’esprit".
Mettre les grandes questions écologiques au cœur du débat
Pourrait-on dès lors revoir Agnès Simonpietri sur les bancs de l’Assemblée de Corse, voir sur ceux du Conseil Exécutif ? Le dernier mot reviendra aux Corses. Mais François Alfonsi, député européen siégeant dans le groupe écologiste et soutien de Gilles Simeoni, considère que la cheffe de file d’Eculugia Sulidaria "a toute sa place dans une majorité conduite par Gilles Simeoni".
Celui qui a "toujours privilégié une convergence" entre écologistes et nationalistes juge avec bienveillance le passage "trop court" d’Agnès Simonpietri à la tête de l’Office de l’Environnement. Deux ans durant lesquels "les bons principes et les bonnes solutions ont été posés", selon lui.
Agnès Simonpietri et son équipe souhaitent "mettre les grandes questions écologiques au cœur du débat" lors de la campagne. Suffisant pour passer la barre des 7% synonyme de maintien au second tour ? Réponse le 20 juin prochain.