Le punk en Corse, « un mouvement passé à la trappe de l’histoire »

Apparu au début des années 1970 aux Etats-Unis et en Angleterre, le punk est arrivé jusqu'en Corse. Bien plus qu'une scène musicale, c'est un courant contre-culturel désormais étudié au sein d'un laboratoire du CNRS. Une journée de réflexion et d'échange sur ce sujet s'est déroulée jeudi 21 septembre à Corte.

Deux journées ont été dédiées au Punk, à l’université de Corte, dans le cadre du projet de recherches « Punk is not dead » retraçant le cheminement de ce mouvement en France et dans l’île.

Un terrain d’étude pour chercheurs et historiens sur de nombreux aspects. « Ces journées sont essentielles parce qu’elles permettent de faire ressortir les spécificités d’un territoire et ça fait aussi parler les gens. Cela permet de faire d’autres archives et parfois ça revivifie un peu la scène. Et ça apporte une pierre à l’édifice que l’on essaye de construire depuis presque 10 ans », explique Solveig Serre, directrice de recherche au CNRS, historienne et musicologue.

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L.Di Fraja ; J-P.Mattei ; D.Lameta ©France Télévisions

Jeudi, au spaziu culturale de Corte, des débats, des concerts et des projections de films ont permis d’apporter un regard nouveau sur la société corse à travers le punk. C’est le cas du film « Sale tête ce gamin » de Serge Bonavita. Le documentaire est un hommage à son frère Éric, disparu en 1990, figure du punk insulaire.

« Pour s’exprimer, pour exister »

Un moyen également de se pencher sur une génération corse en plein Riacquistu qui par le biais de cette musique exprime ses convictions. « Ça a été une période musicalement très dynamique, mais il y a très peu de témoignages vidéo, on a surtout des photos. Donc c’est un mouvement qui est un peu passé à la trappe de l’histoire. Grâce à ce projet et à mon film, ça nous permet de redécouvrir un aspect d’une génération qui s’est emparée de ce genre musical pour s’exprimer et sûrement pour exister un peu aussi », estime Serge Bonavita.

Pour la génération actuelle, c’est l’occasion de découvrir le punk dans l’île. Une période qui n’a duré que quelques années. « C’est cet élan de liberté, d’affirmation de soi et de plein de bonnes valeurs qui se perdent actuellement sur l’île. Donc ça me fait très plaisir de voir que ça a existé et que ça continue d’exister sous une certaine forme », indique une étudiante. « Le temps passe, mais ça fait écho à d’autres étudiants, et à tout le monde », complète une autre.

Ces journées prennent fin à Ajaccio, samedi, au sein de la résidence d’artistes de l’étrange atelier. 

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