Scène musicale emblématique de Grenoble, Le Ciel accompagne les artistes en devenir dans toutes les étapes de leurs créations musicales. Quelque 35 groupes isérois y sont en résidence longue avec, au bout du projet, des albums et des concerts.
Ça bourdonne sur la scène du Ciel. Ce soir-là, le lieu de création musicale grenoblois organise une double "release party" : deux groupes de la maison y dévoilent leur nouvel album. Avant d'attaquer les balances du trio, les techniciens achèvent les derniers réglages.
"Je suis ingénieur du son, donc je m'occupe de tous les concerts organisés ici. On accueille les groupes, on fait le son pour ceux qui n'ont pas d'ingénieur pour que les gens se disent que c'est une belle salle et que ça se passe bien", résume Vadim Bernard, également musicien.
Dès qu'on a des questionnements sur notre musique, notre promotion, comment faire, on a la réponse.
Loren 6, artiste accompagnée par Le Ciel
Au Ciel, 35 groupes résidents se partagent à la carte six studios de répétition. Parmi eux, l'artiste Loren 6 qui travaille un mix de chansons rap-digital et pop. Elle est accompagnée depuis deux ans dans son projet artistique.
"Ça me permet d'avoir accès à un local de répétition, d'avoir un accompagnement sur mesure avec les gens qui travaillent au Ciel. Ça me donne des opportunités de faire des concerts, des formations. Dès qu'on a des questionnements sur notre musique, notre promotion, comment faire, on a la réponse", assure la jeune femme.
L'enjeu du temps
En 2019, l'association Pledge a pris les rênes de cette ancienne école de musique tombée en sommeil. Aujourd'hui tiers-lieu, le Ciel propose des masterclass, ateliers, conférences et héberge aussi Radio Campus. Le Ciel offre surtout aux artistes émergents le luxe de travailler dans la durée.
"Pour nous, c'est impensable d'accompagner des musiciens avec trois réunions ou trois ateliers. Il y a vraiment l'enjeu du temps, l'enjeu de la création, l'enjeu de tout l'écosystème de la musique, de la communication, de travailler leurs lives. Ce temps long est très important pour eux comme pour nous", estime la directrice du Ciel, Aurélia Chaboud.
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Il est 20h30 et le verdict approche pour les musiciens du groupe Qoya. Le public va enfin découvrir "Karma", un album conçu en grande partie au Ciel. "C'est super confortable, ça nous permet d'avoir un cadre à nous, un petit cocon. Le fait que ça soit accessible, de pouvoir aussi faire de la scène, ça nous aide énormément. Ça nous fait avancer, confirme Quentin, l'un des musiciens du groupe. Sans ça, tout serait beaucoup plus difficile."
L'échappée sombre du trio post-punk peut commencer sur la scène. Un concert parmi les nombreux autres au programme de cette saison au Ciel, rue général Marchand à Grenoble.