Depuis cinq ans, une poignée de passionnés, réunis dans l'association Mandeo, organisent les nuits de la mandoline. Et l'instrument à cordes pincées, parfois hâtivement relégué au rang des antiquités, y fait encore preuve d'une belle vigueur.
"La mandoline, on en a tous dans nos greniers. Et pourtant, on les entend de moins en moins. Alors nous avons voulu recréer un lien entre l'histoire, la tradition, et le public actuel", explique Antoine-Marie Leonelli, directeur artistique de l'association Mandeo.
Par sa sonorité très claire, la mandoline donne beaucoup de joie, apporte de la gaîté
Vincent der Demander
Recréer ce lien, c'est aussi organiser E Notte di a mandulina. Le festival, durant deux jours, dédie conférences, animations et concerts à cet instrument qui, durant longtemps, a été au cœur de la musique insulaire, et qui, depuis le milieu du XXe siècle, a perdu de son lustre.
Instrument ensoleillé
Vincent der Demander, mandoliniste et professeur au conservatoire de Marseille, rappelle que la mandoline est "éminemment méditerranéenne. Italienne, bien sûr, mais on la retrouve dans tout le pourtour méditerranéen. Et la Corse a son lot de musiciens qui servent notre instrument avec grand talent, tels qu'Ange Lanzalavi ou René Vallecalle. C'est un instrument ensoleillé, qui, par sa sonorité très claire, donne beaucoup de joie, apporte de la gaîté. Et on a bien besoin aujourd'hui !"
Le public qui se presse aux concerts prouve que, si elle est moins dans l'air du temps, la mandoline continue de séduire, si tant est que l'on y prête l'oreille.