Réchauffement climatique : sur la Plaine orientale des scientifiques alertent sur la montée des eaux

Deux scientifiques de l'université de Corse alertent sur les conséquences du réchauffement climatique et de la montée du niveau de la mer annoncée. Les signes sont déjà là pour ces chercheurs insulaires. Illustration sur une plage de Santa-Maria-Poggio, sur la côte Est de l'île. 

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Sur une plage de la commune de Santa-Maria-Poggio, sans parler du futur, le présent est déjà assez éloquent pour deux scientifiques. Le littoral a perdu 120 mètres en 50 ans

Malgré des enrochements récents, la mer continue de grignoter le maquis, déracinant les chênes et les pins maritimes. 

"C’est une forme d’émotion parce qu’ayant vécu ici dans les années 1970, où on jouait ici sur une grande dune de plage, ça touche particulièrement. C’est quand même le temps d’une vie humaine. C’est relativement restreint. C’est des échelons qui sont très restreints, avec des contrastes dus aux changements climatiques qui sont de plus en plus prégnants", se désole Christophe Mori, hydrobiologiste à l'Université de Corte. 
 
Le phénomène concerne l’ensemble de la Plaine orientale. Des images satellites confirment la disparition progressive des plages depuis 1950
 

 

"Imaginez les deux aéroports principaux privés d’avions"


Selon deux revues scientifiques internationales, la montée du niveau moyen mondial des mers pourrait atteindre un mètre d’ici 30 ans.

"Les pouvoirs publics doivent prendre conscience de ça. Avec un mètre, on n’atterrit plus à Ajaccio, on n’atterrit plus à Bastia. Imaginez les deux aéroports principaux de l’île privés d’avions. C’est impensable", soutient Antoine Orsini, hydrobiologiste à l'Université de Corte. 
 

Plusieurs tronçons de routes seraient également coupés, comme en Balagne. De même, l’organisation sur le littoral est à revoir complètement

"Le problème sur le littoral, c’est le repli stratégique. Il n’y a pas d’autres solutions. C’est aujourd’hui interdire, sur les côtes sableuses, de construire sur les 300 mètres. Tout le monde crie sur la bande des 100 mètres, je dis que ça ne suffit pas 100 mètres. C’est 300 mètres", complète Antoine Orsini. 

Ce n’est pas de la politique fiction. La preuve : une vieille photo prise sur la même plage il y a 40 ans démontre que la mer monte inexorablement. 
 





 
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