Ce dernier, médecin à la ville, dénonce une situation sanitaire gravissime. « Ça fait des années que nous dénonçons cette situation et ce qu'il faut prendre en compte c'est cette accélération qu'il y a maintenant et l'évolution dans le réchauffement climatique, dans la population qui augmente et donc nous sommes dans une situation de sur risque sanitaire, d'où l'urgence de prendre des dispositions maintenant », alerte-t-il.
La semaine dernière, des analyses de l'eau dans le dernier kilomètre du Fium'orbu ont révélé la présence d'E. coli, une bactérie présente dans les matières fécales. Les taux relevés sont jusqu'à 53.000 fois supérieurs à ceux autorisés.
L'E. coli peut se révéler très dangereuse pour l'être humain allant, dans les cas les plus extrêmes, jusqu'au syndrome hémolytique et urémique qui peut être mortel pour l'enfant.
Taux les plus élevés près de la station d’épuration
Les taux les plus forts de bactérie ont été trouvés sur les berges voisines de la station d'épuration qui traite les eaux usées de Ghisonaccia et Prunelli.
Elle a été conçue dans les années 1990 pour une population de 15.000 équivalents habitants. En 2016, cette population s'élevait à 23.000, au plus fort de l'été. Autre problème : elle n'est pas équipée pour traiter la bactériologie.
Malgré son sous-dimensionnement, l'opérateur Kyrnolia affirme qu'elle respecte les mesures fixées par les arrêtés de rejet, mais qu'elle a atteint ses limites. « Aujourd'hui le territoire s'est densifié, il y a des attentes nouvelles, et donc c'est effectivement le moment opportun pour qu'une nouvelle station, un nouvel ouvrage, puisse projeter le territoire dans le futur », indique Gilbert Bizien, directeur territorial Kyrnolia Corse.
Taux d’E. coli trop élevés dans le Fium’Orbu : une réunion pour faire face à l’urgence sanitaire
Que faire pour gérer la crise ?
Une solution à long terme que chacun approuve. Équiper la station existante pour lui permettre de traiter les bactéries pourrait aussi s'envisager à moyen terme.
Mais que faire pour gérer la crise ? L'embouchure est réduite, et le débit du fleuve ne permet pas à l'eau de s'évacuer. Certains appellent donc une crue de leurs vœux pour lessiver le fleuve. En attendant, les analyses devraient se multiplier. L'État a d'ores et déjà proposé les services de l'agence régionale de santé et de l'agence française de la biodiversité.
D'autres réunions devraient avoir lieu rapidement.