Pour le président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, de telles polémiques sont contre-productives, et pourraient être un obstacle à la réussite du processus d'autonomie.
Jean-Christophe Angelini l'assure, il n'est pas question, lors de cette conférence de presse du PNC, "de relancer des débats qui n'ont aucun intérêt dans le contexte, ou de remettre une pièce dans la machine".
Pour autant, il ne fait guère de doute que cette prise de parole est motivée, en premier lieu, par le communiqué de presse de Core in Fronte envoyé hier, lundi, aux rédactions insulaires.
Le mouvement indépendantiste y dénonçait la rencontre qui s'est tenue la semaine dernière, place Beauvau, entre Gérald Darmanin et deux élus insulaires, Laurent Marcangeli, et Jean-Christophe Angelini. Gilles Simeoni, lui aussi convié à ce dîner, "n'avait pas cautionné cette manœuvre grossière d'Etat en n'y participant pas".
Le reproche adressé au leader du PNC était à peine voilé.
"Postures"
Pour Jean-Christophe Angelini qui, dans l'entretien qu'il nous a accordé, n'a pas cité une le nom de Core in Fronte, "nous avons assisté ces dernières heures à un certain nombre de développements médiatiques, légitimes pour certains, un peu moins pour pas mal d'autres".
Le président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse estime que cela pourrait être préjudiciable à un moment charnière des discussions avec Paris. "Aujourd'hui, il faut qu'on soit prudents, parce qu'entre les postures, les surenchères et les coups de menton, on va tout simplement aller à l'échec".
Une solution politique nous paraît à portée de main. Il faut qu'on la saisisse.
Jean-Christophe Angelini
Jean-Christophe Angelini l'affirme, il n'y avait rien de répréhensible dans ce dîner parisien : "Darmanin nous a dit sa vision du processus, nous lui avons confirmé la nôtre. En deux heures de temps, à plusieurs, il n'était pas question de refaire le débat, au fond, mais simplement de prendre acte de l'urgence, aujourd'hui, de l'imminence d'une solution politique. On est à quelques semaines à peine de la fin théorique du processus, donc si l'on veut inscrire la Corse dans la constitution, et l'acter avant l'été, il faut désormais hâter le pas. La discussion a été en toute transparence autour de ça".
Dissensions
Pour le PNC, ces polémiques ne doivent pas faire dévier l'Assemblée de Corse du but final : "arrachons cette avancée démocratiquement et pacifiquement, et disons-nous qu'elle va nous permettre de solder, au moins pour partie, le conflit qui continue de nous opposer et qui, surtout, empoisonne la vie du peuple corse depuis trop longtemps".
Au vu des dissensions qui existent, et dont les uns et les autres, sur les bancs de l'hémicycle et ailleurs, font de moins en moins mystère, le chemin semble néanmoins semé d'embûches.