Selon nos informations, plusieurs soirées clandestines ont eu lieu en Haute-Corse au cours de la semaine dernière. Des laboratoires et l'ARS ont constaté, par la suite, une hausse des contaminations au Covid-19 chez les jeunes.
Selon nos informations, plusieurs cas positifs au Covid-19 auraient été recensés ces derniers jours en Haute-Corse, après des soirées clandestines.
Des laboratoires du département, tenus par le secret professionnel, ont néanmoins constaté une augmentation des cas positifs chez de jeunes personnes. En cause : l'organisation de soirées où des dizaines de personnes se sont retrouvées malgré le couvre-feu et les restrictions sanitaires.
Contacté par nos soins, un jeune homme qui souhaite garder l'anonymat confirme : "La soirée a eu lieu vendredi dernier. Ça s'est passé dans une sorte de cabane, assez élaborée, avec des gros murs en palette et des bâches tout autour. La soirée était au milieu de la nature, dans les environs du Fango. On y accédait par un petit sentier."
Il s'agissait d'une découverte pour le jeune homme : "C'est la première à laquelle j'allais, mais ce n'est pas la première organisée. Il y en a souvent."
"J'ai eu bien peur quand j'ai su qu'il y avait un cluster"
Ces soirées ont regroupé de nombreuses personnes, parfois à la limite de la majorité : "Je dirais qu'on était entre 45 et 60. Ce n'était que des jeunes d'une vingtaine d'années, voire des lycéens de terminale, comme moi. Même derrière le comptoir. C'était une soirée gratuite, on devait juste payer les bouteilles, comme dans un bar normal."
"Moi je suis parti avec mes amis vers 3h30 du matin, la soirée a duré jusqu'à 6 heures", continue le jeune homme.
Sans intervention de la police, la soirée a pu continuer jusqu'au petit matin. Ce n'est que quelques jours plus tard, le temps de l'incubation, que les premiers cas de Covid-19 ont été recensés : "J'ai su qu'il y avait le Covid à la soirée quand un pote m'a envoyé une liste de noms de connaissances qui l'avaient contracté. C'est des personnes que j'avais croisés à la soirée."
"Moi je suis négatif, je suis rassuré. J'ai eu bien peur quand j'ai su qu'il y avait un cluster", poursuit-il. Mais, selon lui, rien n'est moins sûr que le cluster se soit formé au cours de cette soirée. Pour cause, un autre rassemblement nocturne a eu lieu quelques jours avant : "Apparemment, ils (ses connaissances, ndlr) étaient aussi à une autre soirée, le mercredi. Je ne sais pas s'ils l'ont attrapé sur place ou s'ils l'avaient déjà."
Six classes de lycée fermées
Suite à ces événements, l'Agence régionale de santé (ARS) a remarqué une hausse des cas positifs chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, notamment dans la région bastiaise.
Cependant, l'ARS ne peut pas déclarer ces soirées comme des "clusters". Pour cause, les malades déclarent rarement avoir été infectés par le virus au cours de ces soirées illégales.
Selon l'agence, cette hausse des contaminations peut aussi s'expliquer par la rentrée des classes. Les lycéens ont retrouvé, ce lundi 3 mai, le chemin des cours en demi-jauge, avec une alternance de classe en présentiel et en distanciel.
Depuis cette rentrée, les consignes sanitaires ont été renforcées dans le second degré : une classe doit désormais fermer au premier cas de Covid-19 confirmé. A ce jour, six classes de lycée en Corse ont été fermées.
Contactée par la rédaction, la préfecture n'a pas encore réagi à l'organisation de ces soirées. Depuis l'entrée en vigueur du couvre-feu et autres mesures restrictives, de nombreuses fêtes clandestines sont organisées un peu partout en France. La Corse n'échappe pas au phénomène.