Durant trois semaines, le tunnel sera fermé. Les conséquences devraient être lourdes pour la circulation. Les autorités ont pris de nombreuses mesures pour faciliter les choses. Mais si cela ne suffit pas, une circulation alternée selon les jours sera mise en place par la préfecture.
A Bastia, le principal sujet de conversation, ce n'est ni le Covid, ni la présidentielle. Ce qui préoccupe avant tout les habitantes et les habitants, c'est la fermeture du tunnel pour travaux entre le 18 février et le 11 mars prochains.
33.000 véhicules passent quotidiennement sous la citadelle, soit 50 % du trafic. On imagine sans peine les congestions que la fermeture provoquera dans le centre-ville et dans les communes environnantes.
Les autorités ont décidé de toute une batterie de mesures pour que ces trois semaines soient le moins douloureuses possible. Plan de circulation modifié, itinéraires bis, rotation des trains plus importante, bus gratuits, parkings extérieurs à la ville, incitation au co-voiturage, navettes gratuites, trottinettes et location de vélos longue durée en centre-ville...
Jours pairs, jours impairs
Mais, après concertation avec les maires de Bastia, de Ville-di-Pietrabugno et de Furiani, la préfecture de Bastia a jugé bon de prévoir un plan B.
"On espère tous que tout se passera très bien, et qu'on pourra s'en tenir au plan A, explique François Ravier, préfet de Haute-Corse. Mais faut pouvoir assurer les secours aux personnes, les soins et les interventions d'urgence, sans oublier la continuité des services publics essentiels à toute heure du jour et de la nuit. Et compte tenu de la configuration des rues, il pourrait y avoir des difficultés à passer."
Si c'était le cas, la préfecture adopterait ce fameux plan B.
Le contenu de l'arrêté qui serait alors pris par le préfet de Haute-Corse est clair : une circulation alternée serait alors "mise en œuvre dans les communes de Bastia, Furiani et Ville de Pietrabugno sur la totalité du périmètre de la commune de Bastia du lundi au vendredi entre 7h00 et 20h".
En clair, les véhicules dont le numéro d'immatriculation se termine par un chiffre pair (zéro inclus) auraient l'autorisation de circuler les jours pairs, et les véhicules à la plaque impaire rouleraient les jours impairs.
Les autorités sont conscientes des problèmes que cela pourrait susciter pour certains, mais veulent croire que les Bastiaises et les Bastiais sauront s'adapter. "Il y aura un impact, bien sûr, mais il appartient à chacun de s'adapter, et de faire preuve de compréhension. L'essentiel, c'est de préserver les services vitaux", précise François Ravier.
Tout véhicule ayant à son bord au moins trois personnes pourra circuler, quelque soit le jour et sa plaque minéralogique.
Pierre Savelli, maire de Bastia
Et pour les celles et ceux qui ne pourront faire autrement qu'utiliser leur véhicule, un éventail de dérogations a été pensé. "D'abord, précise Pierre Savelli, en ce qui concerne le covoiturage. Tout véhicule ayant à son bord au moins trois personnes pourra circuler, quelque soit le jour, et sa plaque minéralogique".
Mais une longue liste d'autres véhicules pourra aussi bénéficier de cette dérogation [Liste en fin d'article - NDLR]
Points de contrôle
Reste à faire respecter cet arrêté, au cas où il serait pris. Et contrôler toutes les voitures, sur les différentes routes qui mènent à Bastia et quittent la ville, semble une gageure. Mais, précise l'arrêté, "en vue de faire respecter cette mesure, et compte tenu du caractère continu de l'urbanisation, des points de contrôle seront organisés sur les communes de Bastia, Ville-di-Pietrabugno et Furiani".
Sauf si vous avez des impératifs, ne venez pas à Bastia durant cette période très compliquée.
François Ravier, préfet de Haute-Corse
Une quarantaine de fonctionnaires seront dédiés à cette mission, chaque jour, "afin de maintenir le flux, et d'éviter un point d'arrêt total de la circulation", précisent la police et la gendarmerie.
Chaque jour, un COD, ou centre opérationnel départemental, se réunira en préfecture pour analyser les dernières données concernant le flux des véhicules, et les retours des professionnels de santé. Dès lundi 21, il sera mis en place, pour observer comment les choses se dérouleront. "Et la décision de prendre l'arrêté pourra se prendre un jour, et l'alternat être mis en place dès le lendemain", précise le préfet de Haute-Corse.
Mais François Ravier veut croire qu'on peut ne pas en arriver à de telles extrémités. Et il martèle, face à la presse : "sauf si vous avez des impératifs, ne venez pas à Bastia durant cette période très compliquée !"
Véhicules bénéficiant d'une dérogation :
- Véhicules de services de police et de gendarmerie
- Véhicules des service d'incendie et de secours
- Véhicules nécessaires à l'activité du SAMU-SMUR
- Véhicules du ministère de la justice
- Ambulances de transport sanitaire
- Véhicules des professionnels de santé libéraux et non libéraux
- Véhicules de transports de fonds de la Banque de France.
- Véhicules de transport de produits du corps humain (organes, sang...)
- Véhicules transportant une personne exerçant la profession d'avocat en cas d'audience ou de garde à vue
- Véhicules de remorquage de véhicules
- Véhicules d'auto-école
- Véhicules d'intervention (EDF, ENGIE, BTP...) dont l'intervention est nécessaire en urgence
- Véhicules d'artisans requis sur des travaux ne pouvant être repoussés
- Véhicules dont l'une des personnes à bord peut justifier d'un titre de transport, avion ou bateau
- Véhicules de transports en commun et transports scolaires
- Véhicules assurant une mission de service public
- Véhicules dont l'usage est indispensable à l'exercice d'une profession et facilement identifiable
- Véhicules 2/3 roues motorisés
- Véhicules transportant le personnel d'exploitation du port de commerce
- Véhicules transportant des personnes à mobilité réduite
- Véhicules de titulaires de la carte de presse
- Véhicules du ministère des Armées
- Véhicules des personnes assurant une mission de service public, munies d'un justificatif délivré par la Préfecture de Haute-Corse