Ce vendredi 14 juin, la cour d’Assises de Haute-Corse a condamné Thomas Hiblot à 10 ans de prison. Il était poursuivi pour avoir tué son frère tir de fusil harpon, en septembre 2022, à Lucciana.
Thomas Hiblot a été déclaré coupable de meurtre, ce vendredi 14 juin, par la cour d’Assises de Haute-Corse. Il a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
La cour a suivi l’avocate générale qui a requis que “l’on condamne l’accusé à la réclusion pour meurtre”, car dit-elle, “il a tiré dans le cœur alors qu’il était très près de la victime”.
Emmanuel Maestrini, l’avocat de la défense, plaidait lui la thèse de la légitime défense convaincu que son client, Thomas Hiblot, n’a pas pu tuer son frère. “Ce frère qu’il aimait tant avec qui il a vécu main dans la main toute sa vie, traversant les pires épreuves”, a-t-il déclaré.
La violence de leur père, d’abord, alors qu’ils étaient enfants. Le placement en foyer qui a suivi. “À cette époque, l’enfant, c’était Mathieu qui protégeait son petit frère Thomas”, a-t-il poursuivi.
Ensuite, les rapports se sont inversés et c’est Thomas qui est devenu le protecteur de ce frère torturé, dépressif, impulsif, alcoolique. À plusieurs reprises, a rappelé l’avocat, Thomas a sauvé Mathieu de ses démons, a réagi pour arrêter ses crises quand il s’en prenait aux autres ou à lui-même en se scarifiant, ou pire.
“Thomas irait jusqu’à la lune à genoux pour retrouver Mathieu”
Et à l’avocat de reprendre point par point dans une longue plaidoirie ce qui selon lui a conduit au drame ce soir-là et constitue la légitime défense. La violence de ce frère contre leur mère, d’abord, puis leur beau-père.
Tous le disent, Mathieu était incontrôlable ce soir-là, puis la panique quand il revient quelques minutes plus tard et qu’il s’en prend à sa femme, l’accusé pense alors qu’il a un couteau.
Une situation de chaos qui conduit à un tir instinctif sans réfléchir, sans viser, assure l’avocat, et les regrets immédiats de son client. “Thomas, reprend Me Maestrini, il irait jusqu’à la lune à genoux pour retrouver Mathieu.”
Dans le box, à l’annonce du verdict, Thomas Hiblot est resté digne. Avant de retourner en détention, il a pu embrasser sa mère, sa compagne et ses sœurs. À celles qui pleuraient, il a lancé : “ça va aller, ne vous inquiétez pas, calmez-vous”. Dans son rôle de protecteur, jusqu’au bout.