Le procès pour meurtre de Thomas Hiblot, accusé d'avoir tué son frère d'un tir de fusil harpon en septembre 2022 à Lucciana, se poursuit, ce vendredi 14 juin, devant les assises de Haute-Corse. Les réquisitions du ministère public ont été annoncées dans la matinée.
Thomas Hiblot a-t-il eu l'intention, ce soir du 16 septembre 2022, de donner la mort à son frère, Mathieu Hiblot, au camping L'Esperenza à Lucciana ?
Oui, selon l’avocate générale. La magistrate retient que l'accusé, depuis l'ouverture de l'enquête comme celle du procès devant les assises de Haute-Corse, a toujours nié avoir voulu tuer son frère. Des déclarations qu'elle estime même « sincères et authentiques ». Pour elle, si l’accusé ne reconnaît pas sa volonté fratricide, c’est à cause d’un mécanisme psychologique qui rend « difficile voire impossible d’admettre avoir eu la volonté de tuer son frère ».
Reste que pour le ministère public, l'intention de tuer, même si elle n'a duré que quelques secondes, a bien existé ce soir-là. La magistrate en veut pour preuve que la flèche a touché la victime en plein cœur à une distance très courte et que l’accusé a reconnu avoir tiré volontairement.
Dans ce cadre, le procureur général a requis 12 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Thomas Hiblot.
La question de la légitime défense
Les parties civiles n'ont de leur côté pas soutenu le ministère public, comme cela se fait habituellement dans les procès d'assises. L'avocate de la famille et celle des enfants de la victime ont rappelé la douleur de chacun des concernés dans ce dossier. L'amour, aussi, entre ces deux frères, qui s'aimaient trop pour vouloir se faire autant de mal. Et enfin la solidarité de cette famille qui reste traumatisée après ce drame.
Les plaidoiries de la défense ont débuté ce matin et se termineront cet après-midi, après quoi la cour se retirera pour délibérer. Il s'agira notamment pour les jurés de trancher sur la question de la légitime défense, thèse défendue par les avocats de Thomas Hiblot.