Le gouvernement français refuse le transfert d'Alessandri et de Ferrandi en Corse

Intervenants : Me Eric Barbolosi, avocat de Pierre Alessandri, Manuel Valls, Premier ministre, Thierry Casanova, collectif "L'ora di u ritornu". ©France 3 Corse ViaStella

Le ministère de la Justice a ordonné le maintien de Pierre Alessandri et d'Alain Ferrandi dans le registre des détenus particulièrement signalés (DPS), ce qui met fin à leur espoir de se voir transférés en Corse cette année.

Ils devaient être radiés du répertoire des détenus particulièrement signalés (DPS) en vertu d’un avis favorable rendu par la commission DPS le 2 mars. Mais Pierre Alessandri et Alain Ferrandi ont finalement été maintenus dans ce registre sur avis du ministère de la Justice, qui a fait connaître sa position le 2 août dernier.

Cette décision anéantit pour les détenus tout espoir d’être transférés en Corse cette année. Incarcérés à la maison centrale de Poissy (Yvelines) depuis mai 1999, les deux hommes ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac.

"Je pense que c'est une décision qui vient directement du Premier ministre et qui a été exécutée par le ministre de la Justice avec des motifs qui ne relèvent pas, à mon sens du maintien du statut de DPS", a déclaré Me Eric Barbolosi, avocat de Pierre Alessandri.

"Un engagement encore actuel contre l'Etat français"

D’après le ministère de la Justice, la décision d’annuler son transfert sur l’île se fonde sur les liens des prisonniers avec "la mouvance terroriste corse démontrés notamment par sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité prononcée par la cours d’assises spéciale de Paris pour des faits liés à une entreprise terroriste, assassinat, vol avec arme et arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire en bande organisée".

Le ministère avance également l’argument du "climat actuel en Corse et de la médiatisation sur [la] situation [de Pierre Alessandri] le présentant comme un détenu politique démontrant un engagement encore actuel contre l’Etat français".

« Scandaleux » pour Gilles Simeoni. Sur son compte Twitter, le président du Conseil exécutif de Corse a dénoncé une motivation  qui "exprime à la fois le mépris du suffrage universel et le refus de connaître la dimension politique de la question".

Ce nouveau refus était toutefois prévisible puisque, lors de sa dernière visite en Corse le 4 juillet dernier, le Premier ministre, Manuel Valls, avait asséné devant l’Assemblée de Corse, en réponse à la demande du président de l’Assemblée, Jean-Guy Talamoni, de transférer les prisonniers corses sur l’île : "Il n'y a ni prisonniers politiques, ni amnistie, ni oubli d’un crime grave commis contre la République."

La peine de sûreté des deux détenus prendra fin le 23 mai 2017. Ils pourront alors demander à nouveau leur rapprochement.
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