Comment fonctionne le Ged, le groupe départemental de la radicalisation en Corse ?

Créé après les attentats de novembre 2015 à Paris, le groupe départemental de la radicalisation siège toutes les deux semaines dans chaque département français. Placé sous l’autorité du préfet de région, le Ged décide du niveau de suivi à appliquer à chaque personne signalée comme radicale.

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En Corse, c’est la nouvelle préfète Josiane Chevalier qui anime cette structure essentielle à la prévention des attentats terroristes.

30 personnes sont actuellement suivies par le groupe départemental de la radicalisation. Et une dizaine est fichée "S". Le Ged est comme un filet aux mailles resserrées, afin de réduire le risque qu’un individu échappe à la surveillance.

Autour de la représentante de l’état, les procureurs, les représentants de la police de la gendarmerie et des services de renseignement évaluent le niveau de dangerosité des individus.

L’un des services de police ou de gendarmerie est ensuite désigné pour assurer le suivi. Dans le cas de l’homme interpellé lundi en Plaine orientale, il s’agissait de la direction de la sécurité intérieure.

"Ici comme on a une bonne connaissance du territoire, les personnes inscrites au Ged sont plutôt à signaux faibles et on peut intervenir sur un niveau préventif", selon la préfète de Corse.
 


Les réunions régulières du Ged permettent de procéder à une évaluation au cas par cas. De renforcer une surveillance en cas d’évolution suspecte d’une personne suivie. Ou au contraire de mettre le dispositif en "veille" si plus aucun élément n’inquiète les autorités.

Ce dispositif est-il efficace, et les moyens qui lui sont alloués sont-ils suffisants ? Les syndicats de l’administration pénitentiaire assurent que non. Porte d’entrée de la radicalisation, le milieu carcéral est le grand oublié des radars de surveillance. Le renseignement pénitentiaire est inexistant faute de moyens humains et matériels.

En première ligne lors des agressions, les surveillants sont aussi les acteurs impuissants d’une radicalisation rampante. Les surveillants demandent aujourd'hui plus de transparence sur les détenus suivis. "Nous ne savons pas qui est suivi par le Ged, nous ne savons pas qui est fiché "S"", résume amer Stéphane Canuti de FO pénitentiaire.
 

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