Une jeune femme assure avoir été piquée à son insu lors d'une soirée dans un établissement de la région bastiaise. Une enquête a été ouverte pour "administration de substances nuisibles" et confiée aux services de la sûreté départementale.
Les faits, s'ils étaient confirmés, marqueraient une malheureuse première en Corse : une jeune femme a récemment déposé plainte au commissariat de Bastia, estimant avoir été piquée à son insu lors d'une soirée. Une enquête pour "administration de substances nuisibles" a été ouverte par le parquet de Bastia, et confiée à la sûreté départementale.
L'affaire remonte à la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai, détaille le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery. La jeune femme, âgée d'une vingtaine d'années, se trouve alors dans un établissement du cordon lagunaire de la Marana, quand elle commence à souffrir de vertiges et de forts maux de tête. En cause, suspecte-t-elle, une piqûre sauvage qui lui aurait été administrée vers 1h30 du matin.
La victime a été prise en charge médicalement dans le courant de la soirée, et des expertises toxicologiques ont été rapidement engagées pour tenter de déterminer la présence d'éventuelles substances nocives qui auraient pu lui être injectées. Le procureur de Bastia indique auprès de l'AFP rester pour l'heure prudent : "les premières analyses toxicologiques se sont avérées négatives. Nous avons donc envoyé d'autres prélèvements sur le continent pour des analyses plus poussées."
Entendus par les enquêteurs, les amis de la jeune femme présents au moment des faits affirment n'avoir "rien vu", précise Arnaud Viornery.
Des centaines de plaintes déposées en France
Si les investigations suivent donc leur cours, ces injections sauvages inquiètent depuis maintenant plusieurs mois le monde de la nuit. Les plaintes de jeunes noctambules se disant victimes d'injections sauvages se multiplient à travers la France, à Béziers, Lorient, Lille, Grenoble, Nancy ou encore à Lyon, au point de tourner à la psychose.
À l'automne 2021, le phénomène avait déjà été recensé en Grande-Bretagne, plus d'un millier d'étudiantes témoignant avoir été droguées à leur insu lors de soirées festives.
Risque de transmission de virus
Des piqûres qui inquiètent d'autant plus qu'elles constituent plusieurs risques pour la personne visée. Pour l'heure, les enquêtes diligentées n'ont pas permis de retrouver de seringue, ni mettre à jour des substances qui auraient pu être injectées. Mais certains produits sont difficilement détectables : le GHB, plus communément connu sous le nom de "drogue du violeur", devient ainsi indécelable dans le sang quelques heures seulement après son absorption.
Et même en cas de piqûre "à blanc" - sans injection effective -, il subsiste une possibilité conséquente de transmissions de virus tels que le VIH, l'hépatite B ou l'hépatite C. Une situation qui amène nombre de fêtards à réclamer la mise en place de mesures de sécurité particulières pour enrayer le phénomène : au Royaume-Uni, une pétition demandant l'obligation de fouiller les clients à l'entrée des boîtes de nuit a reçu plus de 175.000 signatures.