Bastia : une unité médico-judiciaire pour faire gagner du temps aux victimes et à la Justice

La première unité médico-judiciaire de Corse a été inaugurée ce jeudi 14 avril à Bastia. La structure, qui emploie notamment trois médecins et deux psychologues, entend renforcer le maillage territorial de la médecine légale.

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Plus de moyens, un personnel dédié et la professionnalisation de l'ensemble des actes de médecine légale. Le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery, la directrice par intérim du centre hospitalier, Françoise Vesperini, et le directeur départemental de la sécurité publique de Haute-Corse, Joël-Patrick Terry, s'accordent tous sur ce point : la création de l'Unité médico-judiciaire (UMJ) de Haute-Corse sera "un vrai soulagement" pour leurs services respectifs. 

Inaugurée ce jeudi 14 avril, cette unité, installée dans les anciens locaux de la chambre d'agriculture de Haute-Corse, a pour objectif de renforcer le maillage territorial de la médecine légale. Directement rattachée à l'hôpital de Bastia, elle emploie trois médecins qualifiés en médecine légale, deux psychologues, une infirmière - "et demie", souffle Françoise Vesperini, une professionnelle étant également employée à mi-temps - et une secrétaire médicale.

Prise en charge des victimes sur réquisition du parquet

L'UMJ pourra prendre en charge toute victime de violence sur réquisition du parquet de Bastia. "Jusqu'alors, la prise en charge était répartie sur un ensemble de médecins généralistes, qui faisaient évidemment ce qu'ils pouvaient, mais qui n'étaient pas formés spécifiquement à la médecine légale, indique le procureur de la république de Bastia. Aujourd'hui, toutes les victimes de violence vont être prises en charge ici, à Bastia, pour se voir délivrer les certificats descriptifs de leurs blessures."

"Toutes les victimes qui doivent poser un ITT [incapacité temporaire de travail, ndlr] devront passer par nous, parce qu'il s'agira de la seule ITT acceptée par la justice", détaille Hatem Balle, médecin chef et directeur de l'unité médico-judiciaire. 

Arnaud Viornery l'assure : les gains découlant de cette UMJ seront nombreux. "Avant, nous n'avions rien, donc c'est forcément beaucoup mieux. On aura aussi des progrès conséquents sur les examens en garde à vue et les examens de toxicologie qui étaient fait en matière de circulation routière, pour lesquels les forces de sécurité attendaient parfois des heures à l'hôpital avant qu'un médecin puisse prendre en charge la situation. Désormais, grâce à l'UMJ, la prise en charge sera immédiate, et les policiers et gendarmes pourront plus rapidement retourner exercer leur mission de surveillance de la sécurité des citoyens."

Créé sur le modèle "très augmenté de l'unité de lutte contre les violences conjugales" de l'hôpital de Bastia, l'unité médico-judiciaire permettra également une prise en charge globale des victimes, avec un suivi physique, social et psychologique.

Une réponse à la pénurie de médecins légistes

Enfin, les trois médecins affectés à l'unité disposent des qualifications et diplômes pour effectuer les levées et examens des corps directement sur les scènes de crime, ou "les morts violentes susceptible d'être qualifiées de criminelles". Un point qui manquait cruellement en Haute-Corse, le département évoluant jusqu'alors sans médecin légiste. "Désormais, nous avons trois personnes qui peuvent se déplacer jour et nuit, week-end compris", souligne le procureur.

Au total, 640.000 euros de budget annuel ont été alloués par le ministère de la Justice pour le fonctionnement de cette unité, prévue pour effectuer autour de 3.000 actes chaque année.

Une unité médico-judiciaire similaire devrait être instaurée prochainement en Corse-du-Sud.

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