Coronavirus : "Mon fils n'ira pas", ces parents inquiets d'une réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai

L'annonce d'une réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai, lundi, a suscité de nombreuses inquiétudes chez les parents d'élèves Corses. Et pour une majorité d'entre eux, c'est sûr : les enfants ne reprendront pas le chemin des classes, dans 4 semaines.

Pour ou contre la réouverture progressive, à partir du 11 mai prochain, des crèches, écoles, collèges et lycées ? Pour une grande majorité de parents, la réponse est claire : hors de question de renvoyer ses chérubins en cours, au terme des quatre prochaines semaines.  

Levée de boucliers

Sur les réseaux sociaux, notamment sur notre page Facebook France 3 Corse ViaStella ou sur Twitter, ils sont ainsi nombreux à exprimer leur désaccord, après l’allocution télévisée du président de la République, lundi 13 avril. « Restaurants et bars restent fermés, mais les écoles non ? C’est incompréhensible. Mon fils n’ira pas avant au minimum la rentrée de septembre »* assure Nadia. « Après les personnes âgées, nos enfants en première ligne, hors de question » s’offusque de son côté Nathalie.
 

Après les personnes âgées, nos enfants en première ligne, hors de question


Thifanny, elle, se désole : « Quelle assurance avons-nous que les professeurs et directeurs des écoles pourront s’assurer du respect des règles de sécurité ? Aucune ! Ce n’est pas sérieux ». « Sans tests massifs, sans masques pour tous, sans gels obligatoires, je n’enverrai pas mes enfants en cours » acquiesce Béatrice, pour qui « le risque est encore loin d’être suffisamment faible ».

Ce papa - presque seul commentaire masculin débusqué au sein d’une avalanche de réponses féminines - est quant à lui catégorique : « Ma fille reste à la maison, point. Et s’il le faut, jusqu’en décembre. La santé passe avant toute décision économique. »



Une décision économique ?

Car pour bon nombre d’internautes, c’est clair comme de l’eau de roche : la réouverture des écoles serait directement liée à la reprise de l’économie. 

« Voilà un beau discours économique, raille ainsi une internaute. On remet les petits à l'école pour que les parents aillent travailler ! ». « On a fermé les écoles avant d’annoncer le confinement justement parce que les petits ne respectent pas les gestes barrière. Et maintenant on veut les rouvrir, pas parce qu’ils sont plus en capacité de le faire, mais parce qu’on veut renvoyer au charbon les parents… » répond Denise, mère de deux enfants de 4 et 9 ans.

Pour cette autre maman, enfin, la réouverture des établissements scolaires serait presque synonyme « d’une réquisition des salariés : plus d’excuses pour ne pas aller bosser ». 



Avis mitigés chez les écoliers

Quelques personnes affirment bien être plutôt favorables au retour en cours des enfants. « Ce n’est pas bon pour eux de rester tout le temps comme ça à la maison, et il faudra bien que ça se fasse un jour » glisse Emilie sur Twitter, soutenue par Pascal : « la psychose ne doit pas empêcher un retour à la vie normale ». Mais c’est finalement du côté des élèves qu’on trouve le plus de soutien à cette annonce, dont les contours exacts restent encore à définir.
 « Je ne dirai pas que je suis contente de reprendre les cours, modère Lola, élève de Terminale S, parce que c’est nul les cours. Mais je pense que ce serait une bonne chose. Là, on travaille depuis un mois sans structure, sans cadre. Et niveau relationnel, c’est mieux de pouvoir voir des gens plutôt que de rester enfermé. »
 

Avec le nombre de publicités et affiches qu’on voit, je pense que je pourrais donner des cours sur comment me laver les mains !


Même opinion pour Louise, en quatrième à Ajaccio : « Rester à la maison, au début c’était drôle, mais maintenant je m’ennuie. J’ai envie de revoir mes amis », et Jeanne, 16 ans, en première : « J’ai épuisé toutes mes activités. Je n’ai jamais autant eu envie de reprendre les cours. »

D’autant plus que la lycéenne l’assure : les mesures barrière, elle maitrise. « Avec le nombre de publicités et affiches qu’on voit dessus, je pense que je pourrais donner des cours sur comment me laver les mains ! Et puis de toute façon, je n’aime pas faire la bise aux gens, alors ça me donnera une bonne excuse pour abandonner cette pratique vieux-jeu. »

Reste tout de même les écoliers peu enclins à voir cette période bientôt, peut-être, s’arrêter : « J’ai pas ouvert un livre de cours depuis deux semaines, je suis méga pas prêt » souffle Thomas, pas ravi à l'idée de se replonger dans ses leçons de mathématiques et de grammaire. 


* Une partie des témoignages provient de commentaires ou publications Facebook et Twitter. Par souci de lisibilité, certains ont été raccourcis. Le contenu et le ton des propos n'ont en revanche pas été modifiés.
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