Les Restos du cœur font toujours face à d'importantes difficultés. Cette année, l'association créée par Coluche en 1985 a dû limiter ses distributions. Elle n'est pas en capacité de faire face à la demande, alors que la précarité ne cesse d'augmenter. Si en Corse, la situation est moins tendue que sur le Continent, elle n'en reste pas moins préoccupante.
Kenza est fidèle au poste, et affiche sa bonne humeur, comme chaque fois que l'antenne bastiaise des Restos du cœur, avenue de la Libération, ouvre ses portes. "Il faut montrer un visage souriant, pour que les bénéficiaires ne se sentent pas mal reçus. Parce que chez eux, ce doit être un peu dur, au quotidien..."
La bénévole est une figure incontournable des lieux, depuis des années. Mais cette campagne des Restos, elle le reconnaît, a été plus dure que d'habitude. Le nombre de demandes d'inscription des bénéficiaires s'est envolé, en raison des conditions économiques difficiles, et les Restos ont dû revoir à la hausse leurs critères d'attribution des aides alimentaires. "C'est vraiment préoccupant", se désole Kenza. "On ne peut pas faire de miracles, on n'a plus de marchandises, tous les stocks ont diminué. Alors on refuse du monde. Mais qu'est-ce qu'ils vont devenir, ces gens-là..."
"Refuser du monde"
Aujourd'hui, vendredi 1er mars, et jusqu'à dimanche, se déroulera dans les supermarchés de France la collecte nationale pour compléter l'approvisionnement des Restos en préparation de la campagne d'été.
Et l'association a plus que jamais besoin de l'aide des particuliers, pour venir en aide et celles et ceux qui sont dans le besoin, comme l'explique Françoise Colomb-Luciani, président des Restos de Haute-Corse. "On a commencé les inscriptions pour la campagne d'été et la situation est exactement la même qu'à l'automne dernier. Quand dans un centre de 200 familles on se retrouve avec 500, 600 familles à accueillir, on est obligés de refuser du monde. On a ni les stocks ni les moyens humains".
Alors, "si chacun donne un tout petit peu on arrivera à avoir beaucoup... On sait que c'est difficile pour tout le monde, mais si chacun peut faire un geste, une boîte de conserve, des pâtes, du riz, e la semoule, des céréales, ça pourrait faire la différence".
Quand on lui demande ce quoi les Restos auraient besoin pour faire face à la situation, XXX hausse les épaules : "il faudrait surtout qu'il y ait moins de précarité sur l'ensemble du territoire. C'est de plus en plus compliqué, on n'y arrive plus..."