Trois avions plein, près de 10 heures de car pour certains. En National 2, la quatrième division, on n'a certainement jamais vu ça. Le match du 15 février qui opposera le Sporting à Sedan suscite un engouement impressionnant.
Les places pour le déplacement à Sedan étaient mises en vente le samedi 18 janvier dernier.
Jour de match contre Saint-Quentin.
Marcu-Maria, Vincent et leurs amis avaient donc prévu de prendre leurs billets dans l'après-midi, avant de rejoindre la tribune Sud.
Gagner à Sedan, un ticket pour le N1 ?
Pas de quoi s'inquiéter. Un match à l'autre bout du pays, à Sedan.
Au mois de février, dans le froid glacial des Ardennes.
En National 2...
Certes, l'enjeu était de taille.
Les Bastiais, après une remontée remarquable, avaient recollé au leader de leur poule, le CSSA.
Pour beaucoup, ce match sur la pelouse du stade Louis-Dugauguez pouvait être le tournant de la saison.
Et une victoire, un ticket pour le National 1, l'antichambre de l'élite.
Mais de là à ne pas avoir de place pour le déplacement...
Un emballement spectaculaire
Et pourtant.Dès l'ouverture, une file de supporters interminable s'était formée devant la boutique du club, et, en quelques minutes, l'avion était rempli.
Dans l'urgence, les dirigeants du Sporting cherchaient à mettre en place un autre vol, et Marcu Maria et ses amis se sont mis sur liste d'attente.
En quelques heures, le deuxième vol était complet lui aussi.
L'engouement des supporters a pris par surprise Claude Ferrandi. Le président du SCB s'en réjouit, et y voit de belles promesses :
"Se dire qu'aujourd'hui les bleus suscitent encore autant de ferveur, c'est magnifique. C'est grandiose.
C'est un moment important de l'histoire de sa reconstruction, c'est pour cela qu'on accueille cette ferveur de belle manière. Mais j'ose espérer qu'il y aura des moments plus historiques encore que celui-là !"
Un troisième avion, après des jours et des jours de négociations, en raison de difficultés logistiques, a finalement été affrété.
Il faudra débourser un peu plus, 250 euros au lieu des 190 euros demandés pour les premiers vols.
Le stade Louis Duguaguez, à Sedan :
Par avion ou par bus
Plusieurs centaines de supporters ne trouveront pas de place dans les avions. La liste d'attente dépassait, et de loin, la capacité des appareils.De très nombreux bleus devront donc regarder le match sur le site internet du SCB.
Mais d'autres amoureux du Sporting avaient prévu le coup.
Bien avant l'embellie des dernières semaines au classement.
Et n'ont pas attendu les vols mis en place par le club.
Ainsi Nicolas de Zerbi et ses amis voyageront par leurs propres moyens :
"On a pris nos dispositions avec une bande d'amis dès le mois de novembre. Alors qu'on était à 8 points de Sedan. On a toujours eu ce fol espoir de recoller et c'est ce qui est en train de se passer."
Près d'un millier de Bastiais en parcage visiteur ?
Yohan Bocognano et les siens ne compteront pas uniquement sur les 400 supporters qui arriveront par avion de Charleroi.D'autant que des bus de supporters rejoindront également les Ardennes par bus, de Paris et d'Aix-en-Provence, à plus de 800 kilomètres.
Le supporter bastiais peut parfois être boudeur, exigeant, et dissipé. (les amateurs d'euphémisme apprécieront)
Et il faut reconnaître que les dernières années ont eu de quoi émousser la patience des plus fidèles.
Mais ce déplacement à Sedan vient rappeler que si l'histoire est belle et l'enjeu alléchant, les choses, avec le Sporting Club de Bastia, peuvent très vite s'emballer.