Pour redresser un SM Caen mal en point en championnat, les nouveaux dirigeants du clan MBappé ont choisi de nommer le portugais Bruno Baltazar en lieu et place de Nicolas Seube. Par le passé, le club normand a recouru à cinq reprises à des entraîneurs étrangers, pour des résultats souvent décevants, à une exception près.
Nommé dimanche 29 décembre en remplacement de Nicolas Seube pour redresser un SM Caen dans la zone rouge, Bruno Baltazar est le 5e entraîneur étranger du club normand. Au 21e siècle, il est le deuxième portugais à s'installer sur le banc malherbiste.
Baltazar sur les traces d'Almeida
En 2019, au lendemain d'une cruelle relégation en Ligue 2, les dirigeants caennais cherchent un technicien à même de faire remonter rapidement le SMC dans l'élite. Après avoir essuyé de nombreux refus, ils se résolvent à débaucher Rui Almeida, entraîneur qui a réussi à mener Troyes sur le podium de deuxième division l'année précédente.
Avec un effectif remodelé aux trois quarts, le coach portugais s'entête à vouloir imposer un schéma en inadéquation avec les joueurs à sa disposition. Au bout de neuf matchs (6 défaites, 3 nuls et 1 victoire), Caen est au bord de la zone rouge (17e). Le président Philippe Clément le limoge après une défaite à Grenoble, Pascal Dupraz le remplace et parvient à redresser l'équipe avant l'arrêt de la saison à cause de la pandémie de COVID-19.
Calderon, le mauvais départ
Presque 20 ans auparavant, un scénario similaire s'était produit avec l'Argentin Gabriel Calderon. Joueur rouge et bleu lors de la saison de la Coupe d'Europe (1992-1993), le vice-champion du monde 1990 débute alors sa nouvelle carrière d'entraîneur à l'été 97 en rejoignant un SM Caen fraîchement relégué de D1.
Là aussi, les choix tactiques du néo-technicien interrogent. Début novembre, il présente un bilan de 4 victoires, 5 nuls et 9 défaites. Seulement 16e du classement, il est remercié mais reste tout de même au sein du club, à la formation, jusqu'en 2002.
Jeandupeux, période faste
Lorsque Calderon est débarqué, Daniel Jeandupeux occupe la fonction de manager général. Le Suisse effectue un court intérim sur le banc jusqu'à la nomination de Pascal Théault. De quoi se rappeler aux bons souvenirs de la glorieuse période malherbiste du début des années 90.
Car durant plus de quatre ans, l'entraîneur helvète parvient à maintenir le SMC dans l'élite du football français. Mieux encore, avec un jeu offensif enthousiasmant, il mène Caen jusqu'à la 7e place de D1, à l'historique qualification en Coupe de l'UEFA et à la fameuse double confrontation avec Saragosse. Dans l'esprit des fans ayant connu cette époque faste, Jeandupeux demeure une référence.
Auparavant, un seul autre étranger avait dirigé le Stade Malherbe. C'était lors de la première saison professionnelle de l'histoire du club, en 1934-1935. Ferenc "François" Konya, entraîneur hongrois chevronné, passé notamment par le banc du HAC, prend les rênes de l'équipe fanion.
Pour sa première et unique saison, il maintient le SMC en deuxième division (11e sur 16, 9 victoires, 3 nuls et 14 défaites). Durant cet exercice, Caen réussit à battre Metz, futur champion, et atomise l'Hispano-Bastidienne de Bordeaux (12-0), un score qui restera longtemps inégalé.
Baltazar attendu au tournant
Hormis Daniel Jeandupeux, force est de constater que les entraîneurs étrangers n'ont pas réalisé de prouesses sur le banc du SM Caen. C'est avec cet héritage que Bruno Baltazar s'apprête à prendre la destinée de l'équipe caennaise, qui plus est en passant après l'icône Nicolas Seube.
Sans aucune référence en France, avec un profil de "mercenaire" des bancs de touche (13 clubs ou sélection en 11 ans), le Portugais tentera de relancer une équipe qui vient de passer Noël en position de barragiste. Dans une ambiance de défiance, la tâche s'annonce complexe. Espérons pour lui et pour le club calvadosien qu'il réussisse en Normandie.