Après plus de trois semaines de grève, le personnel de La Poste Bastia Cap durcit le ton. Ce 19 novembre, ils ont brûlé des palettes et ont bloqué l'accès au centre postal. Tous s’inquiètent d’une réorganisation interne qui pourrait notamment aboutir à des suppressions de postes.
Le personnel, en grève depuis près de trois semaines, durcit le ton au centre de La Poste Bastia Cap. Ce mardi 19 novembre, ils ont brûlé des palettes devant la plateforme et ont bloqué un camion à destination des commerçants.
Alors que les négociations étaient, hier, sur le point d'aboutir, les grévistes ont découvert que 7 jours de salaire, soit 500 euros, leur avaient été retirés du mois d'octobre.
Le dialogue a repris ce mercredi matin, avec toujours comme objectif, aussi bien de la part de la direction que du personnel, une sortie de crise prochaine.
Les agents CGT de la plateforme manifestent depuis 28 jours contre la réorganisation des tournées, jugée incompatible avec la réalité du métier des facteurs.
52% du personnel de l'établissement serait en grève, parmi lesquels une importante majorité des 40 postiers employés.
Mardi 12 novembre matin, des négociations ont pris place entre les employés grévistes et la direction, venue depuis Ajaccio. Pour cette dernière, l'objectif était clair : trouver une solution de sortie de cette crise qui paralyse la plateforme depuis plus de deux semaines.
Il s'agissait de la septième rencontre depuis le début du mouvement. Vendredi 8 novembre, la direction avait proposé la suppression de 4 à 6 emplois plutôt que les 10 initialement annoncés. Une baisse qui n'avait pas suffit aux grévistes.
Ce mardi, les représentants de l'office régional et les agents CGT se sont mis d'accord sur un point : plutôt que d'annuler 7 tournées sur les 31 actuelles, seules 3 seraient amenées à disparaitre. Mais la question de la réorganisation du travail des îlots, c'est-à-dire les facteurs à pied, ne passe toujours pas côté syndicat.
Les grévistes ont donc voté le prolongement de la mobilisation. Au gram dam de la direction, qui assure dans un communiqué être allée "au terme de ce qu’elle était en mesure de négocier, considérant que les efforts acceptés permettaient d’atteindre un point d’équilibre honorable entre les parties."
La Poste rappelle ainsi avoir présenté 6 protocoles de réorganisation, tous été rejetés par le syndicat. "La réorganisation de Bastia Cap est pourtant une nécessité", estime le groupe, la précédente datant de plus de 10 ans. "Cette réorganisation rééquilibre un peu plus de 10% de l’ensemble des tournées de distribution du secteur alors que nous parlons de 45% de baisse de volume du courrier."
L'opérateur postal se dit ouvert au dialogue afin de mettre fin à ce conflit "dans les meilleurs délais".
Colis en souffrance
Conséquence de cette mobilisation qui dure : ni lettres ni colis dans les boites aux lettres des communes de Bastia, Ville di Pietrabugno, San Martino di Lota, et Santa Maria di Lota. Et dans les locaux de Bastia Cap, les courriers s'entassent jusque dans les voitures, souffle un employé.
Pour pallier aux perturbations dans la distribution, l'office régional de La Poste a mis en place, depuis le 28 octobre dernier, un dispositif provisoire.
Les clients sont ainsi invités à retirer leurs colis directement au centre de Bastia Cap entre 9 et 16h (samedi de 9 à 13h). L'opérateur de services postaux rappelle qu'une pièce d'identité, ou pour les entreprises un justificatif prouvent son lien avec la personne en charge de retirer le ou les colis, est nécessaire.
Ce mardi 12 novembre, plusieurs personnes se sont ainsi déplacées pour retirer leurs livraisons. En espérant, sans doute, que la situation parvienne bientôt à se normaliser.