Face à la poursuite des tensions en Corse, les autorités renforcent le dispositif policier sur l'île, avec l'envoie d'une nouvelle unité CRS à Bastia, composée d'agents spécialement formés pour intervenir rapidement.
Après les violents affrontements qui ont pris place dimanche 13 mars entre des manifestants et des forces de l'ordre à Bastia lors d'un rassemblement de soutien à Yvan Colonna, une nouvelle unité de CRS est envoyée en renfort sur l'île.
Il s'agit de la compagnie "CRS 8", une unité d'intervention inédite créée en juillet dernier, et censée être déployable partout sur le territoire en un temps record pour intervenir sur des violences urbaines. 130 policiers de cette CRS sont attendus dans la semaine, rapporte France Bleu RCFM.
"Pourquoi s'en prendre aux gens qui sont là pour protéger la population ?"
Une demande de renfort qui avait notamment été portée par les syndicats policiers. Ces derniers font savoir leur "colère", face à la violence de certains manifestants.
"Je pense qu'on peut être ému par ce qui est arrivé à Yvan Colonna et son agression est inadmissible, glisse Sylvain Guimond, secrétaire 2A du syndicat Alliance police nationale. On peut manifester son désarroi et sa colère, mais après on se pose des questions : pourquoi s'en prendre aux forces de l'ordre ? Aux gens qui sont là pour protéger la population, et quel impact on peut avoir en s'en prenant violemment à eux ? Est ce que ça va résoudre l'histoire ? Est ce que ça va faire éclore la vérité ?"
Le syndicaliste indique se sentir "plutôt écœuré de voir qu'on s'en prend gratuitement à des CRS qui ne font que leur travail, et à des policiers locaux qui sont là en permanence sur l'île, vivent avec les Corses, comprennent toute la complexité de l'île. C'est très compliqué. On veut bien être compréhensifs, mais on est en colère parce qu'on a l'impression qu'il y a tout un montage derrière. Quand on voit des lycéens de 16 ans qui jettent des cocktails molotov sur les CRS, qui brûlent des voitures, cassent des magasins... Je ne comprends pas parce qu'on a du mal à faire le lien entre l'histoire et le résultat."
Au dernier bilan, on recense 93 blessés dimanche, dont 70 chez les seules forces de l'ordre, policiers et gendarmes.
15 d'entre eux ont été pris en charge dans la soirée au centre hospitalier de Bastia, sans pronostic vital engagé, indique le docteur Lionel Petit, chef du service urgences. "Hormis une fracture de main chez l'un des policiers qui nécessite une prise en charge chirurgicale différée", "c'était des blessures périphériques", qui ont nécessité des sutures. Tous ont pu repartir en milieu de nuit précise le médecin, qui estime que la situation aurait pu être "beaucoup plus grave, vu le type de moyens et les projectiles utilisés lors de cette confrontation."