L’incendie qui s’est déclaré dimanche sur la déchetterie de Tragone a engendré une importante pollution de l’air, qui s’ajoute à celle du feu d’Olmeta-di-Tuda. Les riverains s’inquiètent et ont organisé un barrage filtrant ce vendredi.
D’abord, l’incendie du centre de de traitement des déchets AM Environnement samedi, éteint jeudi soir. Puis, lundi, le feu d’Olmeta-di-Tuda qui a parcouru environ 2200 hectares de maquis et qui propage encore des fumerolles.
L’air est fortement pollué. Les riverains sont excédés. Ce vendredi matin, ils organisaient un barrage filtrant au rond-point de Multari, sur la RT 20. Sur leurs pancartes, on pouvait notamment lire « Catastrophe écologique ZI Tragone, le préfet ferme les yeux ».
Pollution de l'air
La veille, la préfecture avait diffusé un communiqué constatant un « niveau de pollution très important », qui a pourtant « nettement diminué ». Le préfet assure qu’un dispositif de surveillance a été mis en place à sa demande dès le dimanche 23 juillet et que la situation reste sous surveillance.Un arrêté préfectoral prévoit par ailleurs l’arrêt de l’apport de déchets sur le site de la société AM Environnement, ainsi que l’évacuation des déchets industriels.
Moins rassurant, Qualitair Corse, qui s’occupe de relever les taux de pollutions prévenait dans la même journée : « Depuis 48 heures, les niveaux de pollution sont restés préoccupants, dépassant régulièrement les seuils réglementaires de protection de la santé à proximité des foyers d’incendie encore en activité, et notamment dans la zone de Tragone où l’incendie sur le site AM Environnement n’est toujours pas définitivement éteint. Le phénomène des brises thermiques renvoie cette pollution vers l’intérieur des terres à certains moments de la journée, et les concentrations mesurées atteignent alors des niveaux dépassant encore largement le seuil d’alerte réglementaire. Ce phénomène, selon Météo France, est prévu pour se renouveler dans la soirée du 27 juillet. »
Tragone : Concentrations largement ↗️des normes. Poursuite et renforcement de la #surveillance, 1ères conclusions https://t.co/s75yO3SsPY pic.twitter.com/XvNlIuaaMw
— Qualitair Corse (@Qualitair_Corse) 27 juillet 2017
L’organisme annonçait la mise en place d’un nouveau moyen de mesure.
De son côté, l’Office de l’environnement de la Corse se dit inquiet : « Malgré les propos rassurants du Préfet, ce feu a brûlé durant plusieurs jours sans surveillance et dégagé des fumées particulièrement dangereuses dont la toxicité réelle n'a pas été mesurée, puisque seules les particules fines ont fait l'objet d'une évaluation. Les mesures relevées, qui ont atteint à certains moments jusqu'à 10 fois le seuil d'alerte, n'ont pas été communiquées et il a fallu attendre ce jour pour en avoir la diffusion publique. Les risques réels pour la santé des riverains ont-ils été suffisamment pris en compte, compte tenu de la qualification des déchets brûlés ? », demande un communiqué.
Communiqué de la présidente de l'Office de l'environnement de la Corse
Les craintes portent aussi sur la pollution de l’eau dans la réserve de Biguglia. Les eaux utilisées pour le traitement des incendies sont réputées polluantes. Mais le préfet assure qu’un « système de pompage et de filtration permet de prévenir toute pollution de la nappe phréatique et de la réserve naturelle de l’étang de Biguglia ».
Mais l’office de l’environnement de la Corse assure que les résultats des analyses en eau ne sont pas disponibles et dénonce un manque de transparence de la part des services de l’Etat.