L'héritier de la bande criminelle la Brise de mer, Jacques Mariani, sera rejugé pour subornation de témoin, après que la Cour de Cassation ait cassé, ce mardi pour vice de procédure, l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le condamnant à 5 ans de prison dans cette affaire.
La Cour de cassation a annulé, ce mardi 24 septembre, l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence qui avait condamné Jacques Mariani à cinq ans de prison en juillet 2018.
La figure du banditisme corse sera donc rejugée pour subornation de témoin dans le cadre de l'affaire connue sous le nom de la "tuerie des marronniers".
Flagrant délit d'achat de témoin
Héritier de la bande criminelle la Brise de mer, Jacques Mariani, 53 ans, avait été reconnu coupable d'avoir téléguidé, en octobre 2012, le témoignage d'un de ses codétenus de la centrale de Saint-Maur (Indre).Il a été accusé d'avoir permis le versement d'une somme de 130.000 euros aux proches de Karim Boughanemi, appelé à témoigné lors du procès en appel d'Ange-Toussaint Federici. Ce chef présumé d'un clan corse était alors jugé pour un triple assassinat commis à Marseille en 2006 sur fond de rivalités pour la suprématie du marché des machines à sous.
Les policiers étaient intervenus en flagrant délit à l'aéroport de Marseille lors de la remise d'un second versement de 70.000 euros le lendemain de la déposition de celui-ci devant la cour d'assises du Var.
Rejugé pour un courrier envoyé à la mauvaise adresse
La chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence car le réquisitoire définitif rédigé par le parquet de Marseille à l'issue de l'instruction avait été adressé à l'avocat bastiais de Jacques Mariani à une mauvaise adresse.Cela n'avait pas été considéré comme un vice de procédure par le tribunal correctionnel de Marseille en janvier 2018, puis par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, en juillet 2018. Mais la Cour de cassation a décidé cette fois le renvoi du dossier à Aix-en-Provence pour être à nouveau jugé.
Condamné en 2008 à quinze ans de réclusion criminelle pour assassinat puis à quatre ans de prison, en octobre 2018, pour la corruption d'un surveillant de prison, Jacques Mariani est également mis en examen pour association de malfaiteurs et extorsion, dans des dossiers instruits par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille en charge de la criminalité organisée insulaire.La Cour de cassation adresse un message simple, à savoir que le droit est le même pour tous, même pour Jacques Mariani.
- Me Yassine Maharsi, défenseur de Jacques Mariani