Le procès du meurtre de Jamal Fadil, et de la tentative de meurtre de son frère, Jaoide, à Lupino, qui devait s'ouvrir ce mardi 20 juin à la cour d'assises de Haute-Corse, est renvoyé à une date ultérieure. Marcel Vadella, l'auteur présumé des tirs, est en détention provisoire à la prison de Borgo depuis décembre 2020.
L'affaire remonte au mois de décembre 2020. Le samedi 19 décembre, une violente altercation éclate entre Marcel Vadella, gérant d'un bar âgé de 47 ans, et deux frères, Jamal et Jaoide Fadil, au niveau de la rue Santa Maddalena, à Bastia. Plusieurs coups de feu sont tirés par Marcel Vadella. Jamal Fadil, 40 ans, décède sur les lieux. Son frère Jaoide est blessé par les tirs.
Le 21 décembre, soit deux jours après les faits, Marcel Vadella, suspecté par les enquêteurs d'être à l'origine des coups de feu, est mis en examen pour tentative d'homicide volontaire et homicide volontaire, et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Borgo.
Pour quelles raisons ce gérant de bar aurait-il pu commettre cette fusillade ? Rapidement, les enquêteurs se dirigent vers une piste : les trois hommes se seraient violemment accrochés la veille du meurtre, au même endroit.
Une habitante du quartier qui avait assisté, depuis chez elle, aux tirs, avait à l'époque accepté de témoigner anonymement auprès de France 3 Corse. Elle racontait avoir entendu "un gros cri, puis trois coups de feu". Elle avait ensuite vu la victime au sol, et le tireur lui dire "si tu ne m'avais pas de nouveau frappé, tout ça ne serait peut-être pas arrivé."
La piste d'un différend commercial comme mobile
Les vives tensions entre Jamal Fadil et Marcel Vadella pourraient directement découler d'un différend d'ordre commercial. Plus précisément, de dettes de loyer qu'avait le premier envers le second, au sujet d'un local commercial.
Me Nathalie Airola, conseil de Marcel Vadella, assurait alors que son client avait longtemps tenté de régler les choses à l'amiable. La situation aurait selon l'avocate dégénéré la veille du drame, jour durant lequel Marcel Vadella aurait reçu des menaces de mort, été victime de tentatives d'extorsion, et même violenté par les frères Fadil.
Le gérant du bar a lui même contacté les forces de l'ordre après les faits et s'est constitué prisonnier, précisait alors le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery, sans donner plus de précision sur son mobile. Ce procès d'assises aura pour objectif de faire toute la lumière sur cette affaire.
L'affaire renvoyée à une session ultérieure
Initialement prévu pour se tenir du mardi 20 juin au vendredi 23 juin, le procès est finalement renvoyé à une session ultérieure par ordonnance du président de la cour d'assises, confirme ce lundi Me Jean-Paul Eon, conseil des parties civiles. "La date de renvoi ne m'est pas encore connue, mais ce sera sans doute avant la fin de l'année", précise-t-il.