Après une journée en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Borgo, les sept personnes sont ressorties, sans aucune charge retenue contre elles.
Le 17 mars dernier, une cinquantaine d'agriculteurs bloquaient le dépôt pétrolier de Lucciana, à l'initiative des Jeunes Agriculteurs de Haute-Corse. La raison, le coût du gazole non-routier, le GNR, qui flambait depuis l'entrée des chars russes en Ukraine. Ce carburant est utilisé pour les engins agricoles.
Les gendarmes ont interpellé 7 d'entre eux le mercredi 11 mai, à l'aube, à leur domicile, dans le Nebbiu, à la Marana et et en plaine orientale. Arnaud Viornery, le procureur de la République de Bastia, a confirmé ces interpellations, pour "dégradations dans les locaux de la DDETSPP", la direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations, en marge du blocage. Des vitres auraient été brisées, et du matériel de balisage maritime jeté par les fenêtres, selon le parquet.
Remise en liberté sans aucune charge retenue
Vers 21 heures, les 7 personnes interpellées sont ressorties libres de la gendarmerie de Borgo. Aucune charge n'a été retenue contre elles. Les agriculteurs pourraient néanmoins être renvoyés devant le tribunal correctionnel. C'est au parquet de trancher.
Toutes les personnes interpellées sont des membres ou sont proche du syndicat Jeunes Agriculteurs. Le président Florent Rengade et son prédécesseur Cyril Caria figuraient notamment parmi eux.
"Les personnes interpellées sont des travailleurs. La répression ne sera jamais une solution", affirme Core in Fronte, qui avait appelé à un rassemblement de soutien hier matin devant le camp militaire de Borgo.
Des élus de Core in Fronte et de Femu a Corsica avaient répondu à l'appel, ainsi que des représentants du monde agricole, Lionel Mortini, candidat aux législatives, ou encore le président de l'ODARC, Dominique Livrelli.