Haut-lieu de l'Histoire Corse du XVIIe siècle, le couvent de Merusaglia a notamment accueilli Pascal Paoli, natif du village, qui y installa son quartier général en 1790. Un édifice historique pour lequel les travaux de restauration ont débuté en 2004 et se poursuivent encore aujourd'hui. Entretien avec Michel Santini, président de l'association "Saint-François d'assise de Morosaglia".
Le couvent de Merusaglia est un monument emblématique du village, et est au cœur de l'histoire Corse...
Michel Santini : Il est évident que ce couvent, situé en plein centre du village, est d'une part une beauté architecturale, et ensuite a une histoire quand même très forte, puisqu'on peut le rattacher à la vie de Pascal Paoli, qui y a vécu pendant 4, 5 ans après son retour d'exil en 1790. Son frère Clemente y est décédé et est d'ailleurs enterré dans l'église attenante, et c'est un bâtiment qui a quand même une grosse histoire et qu'il faut sauver.
Cet édifice date du XVIIe siècle. Les travaux à entreprendre pour le rénover sont conséquents. Les avez-vous tous actés ?
Michel Santini : Nous avons scindé avec la municipalité ce projet en deux tranches : la première qui consiste en cinq lots, c’est-à-dire le désamiantage, ensuite une rénovation totale de la toiture, charpente et lauze, ensuite tous les enduits extérieurs du couvent et de l'Église, toutes les menuiseries extérieures, et enfin les ferronneries.
C'est un couvent qui a énormément souffert, il était ouvert aux quatre vents, et il demande vraiment beaucoup de travaux.
Quels sont les coûts estimés, et qui financera ces travaux ?
Michel Santini : Au niveau de la première tranche, on a fait une estimation avec un architecte du patrimoine : on comptera autour de 2,4 à 2,5 millions d'euros. La Collectivité de Corse a inscrit ce projet de restauration dans le projet régional A Strada Paolina et le finance à 80 %, à raison de 70 % pour le comité des massifs et 10 % pour le patrimoine.
Ensuite, la commune, qui est éligible au DETR, la dotation d'équipement des territoires ruraux, a un accord de principe avec les services préfectoraux pour toucher une subvention d'Etat pour les territoires ruraux de l'ordre de 10 %.
Enfin, l'association s'est battue depuis cinq ans pour décrocher le loto du patrimoine que nous avons obtenu l'année dernière, là à hauteur de 300.000 euros.