Le maire de Bastia, Pierre Savelli, annonce qu'il conduira la campagne de la majorité sortante lors des élections de mars prochain. Pierre Savelli, qui avait remplacé Gilles Simeoni en cours de mandat, se confrontera pour la première fois au vote des électeurs en tête de liste.
Ce matin sur le parvis de l'église Saint-Charles, dans la vieille ville, Pierre Savelli a annoncé qu'il mènerait la prochaine campagne des municipales à Bastia.
Autour de lui, beaucoup de monde, sympathisants, militants, et de nombreuses figures d'Inseme, parmi lesquelles, sans surprise, Gilles Simeoni, Michel castellani ou Jean-Félix Acquaviva.
Mais également les visages, de droite et de gauche, alliés de la précédente mandature, tels que Jean-Louis Milani (Divers Droite) et Emmanuelle de gentili (PS), de nouveau au côté d'Inseme pour cette campagne, comme nous l'explique la première adjointe actuelle :
"On s'est rendu compte que nous pouvions aller plus loin, puisque nous avons constaté que la confiance était plus forte à la fin de la mandature qu'au début, ce qui n'est pas commun. Souvent à l afin il y a des dissenssions. Et au contraire, aujourd'hui, nous sommes plus soudés qu'au début et nous allons poursuivre ce rassemblement."
Et puis des enfants, et des adolescents, qui brandissent des panneaux colorés où l'on peut lire le slogan de cette campagne :
Bastia Piu Forte Inseme
Même si des rumeurs avaient couru en ville, un temps, sur un éventuel candidat ou une éventuelle candidate moins évidents que le maire sortant, il ne faisait plus guère de doutes que Pierre Savelli se présenterait en mars prochain pour retrouver son siège de premier édile de Bastia, rond-point Nogues, pour six années supplémentaires.
Nous ferons de Bastia une ville qui rayonne encore plus en Méditerranée et en Europe. En 2026 Bastia aura parachevé sa transformation. - Pierre Savelli
Pierre Savelli est devenu maire de la ville en janvier 2016. Il a été désigné comme successeur par Gilles Simeoni, parti diriger l'Exécutif à Ajaccio.
Et donc, il n'avait pas été élu, ce que certains, parmi ses adversaires, et même parfois parmi les électeurs nationalistes, sont enclins à lui reprocher.
Imposer sa légitimité
On imagine donc sans peine son envie d'en découdre, par lui-même, lors de la prochaine campagne, pour imposer la légitimité que d'aucuns lui contestent.Alors qu'il est maire depuis près de quatre ans, soit près de trois ans de plus que Gilles Simeoni, qui est resté aux affaires municipales d'avril 2014 à janvier 2016.
La campagne qui s'ouvre lui donnera l'occasion de défendre le bilan de sa mandature, et de s'imposer en candidat solide.
Même si Gilles Simeoni devrait être en bonne place sur la liste...
Pierre Savelli tentera donc de conserver la mairie de Bastia dans le giron nationaliste.
Mais sa liste ne sera pas la seule à mener campagne sous cette étiquette au cours des prochains mois.
Réticent à partir au combat dès le premier tour avec les autres composantes de l'alliance qui est aux affaires à la Collectivité de Corse, Inseme, à Bastia comme ailleurs, fera cavalier seul.
Au grand dam de Corsica Libera et du PNC, qui, de leur côté, militaient pour un prolongement de l'alliance Femu a Corsica au plan local.
Ils ont multiplié les réunions publiques et les communications, "une main tendue" à Inseme, à laquelle l'annonce de ce matin semble être une réponse ferme et définitive.
Corsica Libera et le PNC se présenteront donc de leur côté devant les électeurs.
Municipales de Bastia : combien de divisions ?
Quant à Core In Fronte, et à son chef de liste, Paul-Felix Benedetti, il n'a jamais été question qu'ils s'allient avec une autre mouvance nationaliste.Le parti, nationaliste, mais pas au pouvoir, ni à Bastia ni à la région, n'est comptable d'aucun bilan et entend bien en tirer un avantage électoral.
En bref, du côté des nationalistes comme dans l'opposition, Pierre Savelli ne devrait pas manquer de concurrents, et la tâche ne sera pas aisée.
Même si l'idée d'un front commun pour enlever la mairie aux nationalistes a fait long feu.
Au premier tour en tout cas.