Le mouvement indépendantiste continue d'appeler à l'union en vue des élections de mars prochain. Mais plaide dans le vide. Du côté de Femu a Corsica, aucune position officielle quant à la campagne qui s'ouvre. Mais les modérés semblent vouloir faire liste à part...
La conférence de presse de rentrée de Corsica Libera a vite tourné autour de deux sujets, intimement liés :
Les prochaines municipales de Bastia.
Et surtout, de quelle manière les forces nationalistes y prendront-elles part...
Chez Corsica Libera, on commence à s'impatienter.
Depuis quelques semaines, les candidats se dévoilent, de manière officielle.
Dans tous les camps, sauf chez les sortants.
Aux municipales, Femu a Corsica veut son indépendance
Pas de position officielle pour l'heure.Mais apparemment, Femu a Corsica reste sur la position affichée par Gilles Simeoni à Lupinu au mois de juin.
A la tribune, le leader nationaliste, brandissant l'accord Pè a Corsica, signé en 2015 à l'occasion des territoriales par Femu a Corsica, le PNC et Corsica Libera, l'avait clairement précisé.
Et de manière pour le moins énergique :
"Cet accord ne parle pas de la façon de faire les listes aux élections. Ni municipales, ni territoriales. Il ne donne pas de recette. Il ne nous prescrit pas telle ou telle façon d’avancer.
Cet accord ne dit pas « nous serons ensemble aux municipales »."
Depuis, à Bastia comme à Ajaccio, la tendance s'est confirmée.
L'union des nationalistes au premier tour, très peu pour Gilles Simeoni et les siens.
A la tribune, hier, Eric Simoni a martelé une nouvelle fois ce que Corsica Libera et le PNC répètent à l'envi :
"Nous pensons qu'il faut que nous reconduisions cette union nationale qui a réussi lors de trois scrutins consécutifs et qui a été validée par le peuple. Il est incompréhensible de faire des démarches qui finalement s'apparentent à des reculades au moment où on a le plus intérêt à renforcer la démarche nationale corse face à Paris".
Charles Pieri, de son côté, rappelle que "la coalition en place à Bastia n'est pas nécessairement nationaliste. Bastia est le seul endroit où le courant nationaliste peut perdre. Et nous ne le souhaitons pas. Si nous n'arrivons pas à faire l'union ce sera de notre faute. Nous tirons la sonnette d'alarme".
En 2014, déjà, pas question d'union
Jean-Guy Talamoni, qui a pris place dans l'assistance, avec les journalistes et les sympathisants, acquiesce.Il n'a pas oublié que la coalition en place à Bastia, dont parle Charles Pieri, s'etait construite sans Corsica Libera.
Et le leader indépendantiste ne veut pas que cela se reproduise.
En 2014, le parti indépendantiste était allé seul aux municipales.
Après avoir réuni 5,4 % des voix au premier tour, un premier tour où les listes nationalistes ne s'étaient pas franchement fait de cadeaux, Eric Simoni avait tenté un rapprochement avec Gilles Simeoni.
Mais le candidat modéré, fort de ses 32,34 %, avait choisi de refuser cette option, pour s'allier à François Tatti et Jean-Louis Milani...
Corsica Libera avait alors dénoncé "une démarche d'ostracisme à l'égard du courant indépendantiste", et avait souligné une "grave faute politique, génératrice d'une stratégie perdante, du moins pour l'idée nationale".
Et s'était abstenu de toute consigne de vote.
Cette fois-ci, fort de l'alliance qui a mené les nationalistes au pouvoir à l'assemblée de Corse, Corsica Libera compte bien ne pas être laissé sur le côté de la route...
D'autant que Paul-Felix Benedetti s'est d'ores et déjà déclaré candidat pour Core In Fronte.
Et que trois listes nationalistes au premier tour, cela pourrait faire des dégâts...