C'est ce qu'on appelle faire son entrée par la grande porte. Ce week-end, Basil Jackel a chamboulé la hiérarchie de la pétanque française, en devenant champion de France en tête-à-tête au terme d'un parcours sans faute. Un titre qui n'avait jamais été décroché par aucun Corse.
À Auxerre, Basil Jackel a fait sensation.
Ce n'est pas lui faire injure que de dire que personne n'attendait le Corse à ce niveau.
Au moment de commencer ses championnats de France au plateau très relevé, très peu de gens, même, le connaissaient. Il faut dire que, jusque-là, le joueur insulaire avait peu écumé les terrains de pétanque du continent. Et que son palmarès semblait ne pas pouvoir faire trembler les cadors de la discipline, les Rocher, Fazzino, Desport, Rizzi, Durk, ou encore Michel Loy, tenant du titre...
Deux jours plus tard, c'est pourtant un chant corse qui est venu saluer sa montée sur la plus haute marche du podium.
Une grande première
Ce dimanche soir, Basil Jackel est champion de France en tête-à-tête. Une médaille qui, jusque-là, n'avait jamais traversé la Méditerranée.
À l'ombre du stade de l'Abbé-deschamps, sous les yeux de l'entraîneur emblématique de l'AJ Auxerre, Guy Roux, le bouliste de 33 ans, qui représentait la Haute-Corse, a signé un parcours remarquable.
Hier après-midi, dernier insulaire qualifié en huitième de finale, après l'élimination d'Hatchadourian et de Silvani, Jackel prenait assez facilement la mesure de Donovan (13 - 6). En quart, il disposait de Robert Demeter sur le score de 13 - 8.
Hier soir, à la veille de sa demi-finale, Basil Jackel savourait ses victoires, avouant, un sourire candide sur les lèvres, qu'il ne connaissait même pas le nom de tous ses adversaires...
Sans trembler
Mais la candeur, au moment de pénétrer sur le terrain, ce dimanche matin, pour disputer la demi-finale face à Jean Feltain, Jackel l'avait remisée au vestiaire.
Face à lui, le finaliste du dernier Mondial La Marseillaise, fort d'un titre national en triplettes en juin dernier. Mais il en fallait plus pour faire trembler la main du Corse, qui l'emporte 13 à 12 au terme d'un duel de haute volée.
Pas question de s'arrêter en si bon chemin. En finale, Basil Jackel affronte un autre adversaire que personne n'attendait à ce niveau, mais qui venait de signer un week-end de performances spectaculaires, le Rhodanien Laurent Dumont.
Et, sans trembler, Jackel remporte la victoire, sur le score de 13 à 8.
Un exploit qui n'a pas fini de faire parler dans le monde des boulistes, et même au-delà de ce cercle, sur l'île où Basil Jackel s'apprête à ramener son titre.