En ces temps d'inflation, l'accès à l'hygiène peut s'avérer difficile pour les plus précaires. Dans ce contexte, les laveries solidaires voient leur fréquentation augmenter. Une nouvelle laverie itinérante verra le jour à Bastia en janvier prochain.
Des machines qui tournent en permanence. Pour bénéficier des lessives à deux euros que propose l'association Fratellanza, à Bastia, désormais, il faut prendre rendez-vous.
"Je vous montre par exemple la feuille d'inscription pour les lessives, elle est noire de monde, explique Florence Retali, éducatrice spécialisée. Quand on est sale, on ne va pas à la CAF ou dans des services sociaux parce qu'on a honte, pour des tas de raisons. Donc à un moment donné, il faut pouvoir donner accès aux personnes au minimum, à l'hygiène."
Gaël, à la rue depuis plusieurs années, vient au moins deux fois par semaine. "Heureusement qu'il y a ça. Parce que moi je suis SDF, alors sans moyens, ce n’est pas évident. Les laveries, c'est cher. Donc je suis super heureux."
"Aller vers les personnes plutôt qu'elles viennent à nous"
Ce centre fait dix heures de machine chaque jour. Alors, face à l'augmentation des demandes, une autre laverie solidaire a ouvert ses portes mi-octobre.
On peut y laver son linge, mais aussi imprimer des documents.
Même si pour les bénéficiaires, l'essentiel est ailleurs, comme l'explique Alain : "J’ai un contact social que je n'avais plus. On m'a offert un café, un morceau de gâteau. J'ai pu parler un moment avec les personnes. Ça fait du bien."
En janvier prochain, cette laverie installée dans un camion sera mobile et sillonnera les rues de la ville à la rencontre des bénéficiaires.
"On est dans une démarche d'aller vers, indique Alexis Plassais, animateur au Secours Catholique. Ce qui est un peu le truc des associations en ce moment, d'aller vers les personnes plutôt que les personnes viennent à nous. C’est toujours un peu plus compliqué de rentrer dans une association, dans un local, c'est une démarche qui est un peu différente alors que là, on essaie d'aller plutôt vers les personnes."
En Corse, on estime qu'environ une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Retrouvez le reportage d'Hermine Costa et Anna Peron :