Comment dynamiser un territoire semi-urbain qui ne bénéficie pas des aides dédiées au rural, mais qui peut connaître les mêmes difficultés pour attirer les entreprises ? À Sisco, la commune a choisi de créer un pôle d'activité en aménageant des locaux et les propose à la location à des entreprises.
Ce jour-là, un jeune ingénieur en environnement découvre des locaux sur la commune de Sisco accompagné par le maire de la commune. Il est salarié d’une société d’ingénierie de traitement des eaux et sera l’un des futurs occupants d’un des espaces aménagés au rez-de-chaussée de la salle des fêtes.
Tous ont été aménagés par la collectivité et sont équipés en fonction des besoins des entreprises. Pour ce résultat, il a fallu 300 000 euros d’investissement, 50 % viennent des fonds propres de la commune.
Un local est occupé par la future micro crèche de Sisco. Ici, 150 000 euros ont été avancés par la commune. Une somme qui a servi à aménager les lieux et le meubler jusqu’au moindre jouet.
La petite entreprise crée trois emplois et attend les derniers agréments pour démarrer. « Les parents sont venus nombreux aujourd’hui pour se renseigner. Il n’y a pas de crèche dans le Cap, et ils ne connaissent pas son fonctionnement. Nous avons eu une belle opportunité, le local est communal, la municipalité a investi dans ces locaux. Vu le coût d’une crèche, on s’est dit que c’était l’occasion », explique Virginie Scaglia, co-créatrice micro crèche de Sisco.
Une mère de famille, présente ce jour-là, qui travaille à mi-temps, espère retrouver un emploi à temps plein grâce à la structure. « Je suis sur la commune de Luri donc c’est très pratique qu’il y ait une crèche à 15 minutes de la maison. C’est un manque pour énormément de parents et de familles parce que c’est la seule crèche du Cap Corse », souligne-t-elle.
« C’est 1 700 euros mensuels »
Pour concrétiser le projet de la crèche, le maire a assuré le financement contre un loyer. « Nous avons loué un meublé. Le meublé, c’est 1 700 euros mensuels, sans les charges. C’est un investissement. La commune amortira son investissement dans une dizaine d’années à peine et le capital restera à la commune », indique Ange-Pierre Vivoni, maire de Sisco.
Gérard Mombardo, lui, est chef d’entreprise dans ce pôle d’activités depuis tout juste un an. Il a ouvert une auto-moto-école, la première du Cap, et les banques ont cru en son projet. « On a été étonné de voir qu’il y avait entre 12 000 et 16 000 habitants dont pas mal de jeunes actifs. Ils vont souvent travailler sur Bastia et donc on s’est dit qu’il y avait un potentiel. À l’époque, j’étais chômeur et on a eu des aides et un accompagnement par cap emploi, notamment », précise-t-il.
En un an, 100 jeunes ont déjà passé leur permis de conduire. La création d’entreprises en milieu semi-urbain se traduit, à Sisco, par une réussite.