Tagliu-Isolacciu : bientôt un supresseur pour mieux répartir les ressources en eau

La commune de Tagliu-Isolacciu a inauguré ce vendredi 5 juillet un chantier qui donnera naissance à un surpresseur chargé de répartir équitablement les ressources en eau. Une action qui ne suffira pas sans changement de comportement collectif, avertit le président de l'office hydraulique de Corse.

La Balagne, le cap Corse, l'extrême-sud ou encore les agglomérations ajaccienne et bastiaise...

Ces micro-régions partagent toutes un point commun, et pas des plus heureux : elles sont toutes susceptible d'être frappées par le "stress hydrique", c'est à dire le manque d'eau. Et ce risque devrait prendre encore plus d'ampleur.

En cause, des raisons démographiques, mais aussi le réchauffement climatique. Et outre l'eau potable, c'est l'eau consacré à l'agriculture qui pourrait venir à manquer, notamment dans la plaine orientale.

Une pénible possibilité que Tagliu-Isolacciu est bien décidée à empêcher. Et c'est sur un système de pompage, capable de transférer l'eau de zones où elle est excédentaire à d'autres moins bien dotées, que la commune compte s'appuyer.

Alimenter les régions pauvres en eau

Un projet qui s'inscrit dans la logique du plan Acqua Nostra 2050. Lancé par l'office hydraulique de la Corse, ce plan d'investissement entend mettre en place une meilleure gestion de l'eau, et un partage plus équitable de la ressource.

Le chantier vient tout juste d'être inauguré, mais déjà, Marie-Thérèse Mariotti, mairesse de Tagliu-Isolacciu, Saveriu Luciani, président de l’office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC), et toutes leurs équipes imaginent les bénéfices que le surpresseur qui y sera bientôt installé pourra apporter.

Composé d'une triple pompe, il se chargera notamment de transférer des millions de m3 d'eau depuis le Nord de la Corse –  alimentée en excédant par le Golu – vers le centre de la Plaine orientale, déficitaire.
 


Mais pour le président de l'office hydraulique, le surpresseur ne suffira pas s'il ne s'accompagne pas de la discipline de chacun : "Le suppresseur a valeur de symbole pour nous, parce que c'est un moyen d'accélérer le transfert d'eau, du Nord vers le Sud, sur les régions qui sont vulnérables. Mais à un moment donné, la Corse doit répondre de manière collective au défi de l'eau [...] qui passe par un stockage supplémentaire, mais qui passe aussi maintenant par une révolution culturelle."

Un avis partagé par Marie-Thérèse Mariotti : "On parle souvent des agriculteurs mais il n'y a pas que les agriculteurs [qui utilisent l'eau en excédent, ndlr]. Il y a les collectivités et les particuliers. Quand on voit aujourd'hui vidanger les piscines [...] plutôt que de retraiter l'eau, moi je trouve ça scandaleux".
 
Un projet qui a un coût, tout de même : 7,5 millions d'euros. Avec l'épuisement prochain du PEI, le plan exceptionnel d'investissement pour la Corse destiné à "aider la Corse à surmonter les handicaps naturels que constituent son relief et son insularité et à résorber son déficit en équipements collectifs et services collectifs", l'État devrait prendre le relais.

Le ministre de l'écologie François de Rugy s'est montré optimiste sur le sujet.

La question de l'eau ne devrait en tous cas pas tarder à se reposer : comme en 2003 et en 2017, après un pic de consommation ces derniers jours, des restrictions pourraient être appliquées dès la mi-juillet.

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