Comment s'est déroulée cette journée pour le président sortant de l'exécutif? Gilles Simeoni, tête de liste de la coalition nationaliste "Pè A Corsica", a voté dans son fief à Bastia, puis a visité quelques bureaux de votes des environs, dans l'attente des résultats.
Les élections de 2015 avaient débouché sur la victoire historique de la coalition nationaliste des autonomistes de Gilles Simeoni et des indépendantistes de Jean-Guy Talamoni (35,34% au second tour).
Cette coalition, Pè a Corsica (Pour la Corse), formée dès le premier tour cette année, fait à nouveau figure de favorite.
L'accord de mandature entre le parti de Gilles Simeoni, Femu a Corsica (Faisons la Corse), et celui de Jean-Guy Talamoni, Corsica Libera (Corse libre), écarte l'idée de l'indépendance, ce qui a pu rassurer l'électorat.
Il vise l'obtention d'un véritable statut d'autonomie dans les trois ans et sa mise en oeuvre effective dans les dix ans.
Vendredi, Jean-Guy Talamoni a martelé sur RTL qu'il n'y avait "personne parmi les nationalistes qui réclamait un scrutin d'indépendance dans les dix ans qui viennent".
Gilles Simeoni, président sortant du conseil exécutif de Corse, estime que la coalition Pè a Corsica peut séduire largement l'électorat corse.
"Depuis deux ans, nous avons élargi notre électorat au-delà de la famille nationaliste, comme l'a montré l'élection cette année de trois députés de notre mouvement" sur les quatre que compte l'île, a-t-il assuré cette semaine.
Pour Thierry Dominici, sociologue spécialiste de la Corse à l'Université de Bordeaux, les nationalistes sortants sont "tellement sûrs de gagner qu'ils ont fait à peine campagne. Ils sont déjà sur une logique de second tour".