L'établissement devait être fermé une semaine à la suite d'un arrêté. La raison, des attroupements devant le comptoir extérieur du bar, qui vend des boissons à emporter. Les gérants, mobilisés et soutenus par la profession et les politiques, ont été reçu en préfecture. Et ont obtenu gain de cause.
Lors d'une conférence de presse, lundi 14 décembre, Stéphanie Giovannini, co-gérante de la brasserie visée par l'arrêté, assurait qu'elle ne voulait pas une confrontation avec les autorités, mais qu'elle demandait une réunion. Pour, enfin, confronter les points de vue sur une situation sanitaire qui vire au casse-tête dans les deux camps.
Elle a été entendue.
Dans la soirée, la famille Giovannini, qui gère l'établissement concerné, a été reçue par François Ravier. De l'autre côté du rond-point qui sépare la brasserie de la préfecture. Et les discussions semblent avoir été fructueuses. Le préfet a accepté de suspendre l'arrêté de fermeture.
Les raisons de la fermeture
Le problème, les petits groupes qui se sont formés, ces dernières semaines, devant la brasserie transformée en buvette pour vendre à emporter, sur son palier, des boissons et des cafés. Pour les autorités, cela rompt le principe de distanciation sociale, et les cafetiers en sont responsables.
La réponse de la famille Giovannini, ce matin, était claire :
"Après avoir stigmatisé les bars comme les principaux propagateurs de l'épidémie, l'Etat veut maintenant nous transformer en brigade de répression. Le costume est bien trop lourd".
Apparemment, les arguments des gérants ont été entendus. Le préfet a reconnu que les cafetiers devaient faire face à des difficultés au moment de contrôler ce qui se passait aux abords de leur établissement. D'autant que la limite entre la voie publique et les terrasses, où les gérants sont tenus de faire respecter les règles, sont floues, une fois les terrasses enlevées, comme exigé par le gouvernement...
Jurisprudence ?
L'arrêté étant suspendu, et peut-être reporté à plus tard, l'établissement pourra réouvrir. Même si Stéphanie Giovannini ne veut pas "crier victoire trop vite". "On attend la confirmation effective, demain matin"
Mais une question se pose. La décision de la préfecture de Haute-Corse peut-elle faire jurisprudence ? Qu'en est-il des autres dossiers en ce moment étudiés par les autorités, concernant des établissements accusés de la même chose ?