Forte concurrence, hausse des coûts, remboursement des aides Covid, les coiffeurs traversent une crise depuis plusieurs années. Dans le Finistère, la moitié des salons de coiffure seraient à vendre, selon l'Union nationale des entreprises de coiffure.
Dans le Finistère, il y a près de 1 000 salons de coiffure et la moitié serait en vente, selon Laurent Dermy, référent de l’Unec (Union nationale des entreprises de coiffure) dans le département et propriétaire de dix salons de coiffure. Il faut dire que le secteur s'est beaucoup développé ces dernières années et notamment grâce à l'auto entreprenariat. Dans le Finistère, par exemple, 45% des coiffeurs exercent à domicile, presque tous sont auto-entrepreneurs.
Fin des aides Covid
Les difficultés rencontrées par les salons s'expliquent par la fin des aides Covid et notamment des PGE (Prêt garanti par l’État) qu'il faut désormais rembourser. Un trou dans la trésorerie, alors que les salons ne sont pas épargnés par la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières.
Les fermetures concernent, selon Laurent Dermy, surtout les petites structures, notamment des auto-entrepreneurs, qui se sont multipliés ces dernières années. Les plus concernés : les barbiers (barber shops).
Cette crise s'explique aussi par un changement d'habitudes des clients.
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Moins de clientes....
La coiffure est en effet un métier en mutation. Depuis la pandémie et avec le développement du télétravail, les clientes ne vont plus aussi souvent chez le coiffeur.
Avant le Covid, une femme s'y rendait, sept fois par an, elle ne vient plus que quatre fois désormais. Jean-Yves Scotto di Cesare, référent de l’Unec pour la Bretagne ajoute que leurs demandes ont aussi évolué, car certaines femmes ne font plus de teinture et d'autres se coupent les cheveux seules.
De même les coiffeurs ne font presque plus de défrisage ou de permanente. Et c'est aussi un manque à gagner.
... Plus de clients
En revanche, ce sont les hommes que Jean-Yves Scotto di Cesare et Laurent Dermy voient plus fréquemment dans leurs salons, les jeunes surtout.
Certains jeunes hommes viennent tous les 15 jours, la coupe homme est très tendance.
Jean-Yves Scotto di CesareCoiffeur et référent de l'Unec de Bretagne (Union nationale des entreprises de coiffure)
Reste que ces coupes rapporte au moins deux fois moins que celles des femmes. Comptez enre 20 et 25 euros pour une coupe homme et entre 40 et 45 pour les femmes.
Une augmentation des apprentis
Cependant, Jean-Yves Scotto di Cesare se veut rassurant, il note une augmentation du nombre d’apprentis depuis 2021. Une aubaine alors que les professionnels de la coiffure rencontrent des difficultés de recrutement.
Le nombre d'apprentis avait déjà commencé à augmenter en 2022, +14% par rapport à l’année précédente, avec 2 647 apprentis de plus. C'était alors une première pour le secteur de la coiffure, car depuis 2007, le nombre d’apprentis n’avait pas cessé de diminuer.