L'une des meilleures armes contre les incendies est la prévention. Le débroussaillage est obligatoire à proximité des habitations. Dans les faits, pourtant, les communes ont bien du mal à faire appliquer et respecter cette règle.
Dans un jardin, aux portes de la Balagne, tous les ans, une entreprise de démaquisage intervient à la demande des propriétaires.
Le nettoyage des parcelles est obligatoire pour tous, et pourtant : « Il y en a de moins en moins qui font nettoyer leur parcelle. En 23 ans, au lieu de voir le débroussaillement et l’action du débroussaillement augmenté, on l’a vu diminuer. Les gens n’ont pas compris que pour éviter l’incendie, il faut débroussailler autour de sa maison, il faut entretenir ses parcelles », indique Jean-Michel de Meyer gérant d'A Smachjera.
L'intervention est facturée de 10 centimes à un euro le mètre carré selon la densité de végétation et le relief. Mais le coût n'est pas le principal ennemi du débroussaillage. Pour respecter la règle des 50 mètres dégagés autour de l'habitation, il faut souvent l'accord des voisins.
« On est obligé de passer chez le voisin pour respecter cette obligation. Quand on est dans le cadre de la prévention incendie et du respect de la loi des 50 mètres autour de la maison, on travaille très rarement chez un même propriétaire », continue Jean-Michel de Meyer.
« On va se faire payer par qui ? »
Il revient aux communes d'imposer l’entretien aux administrés, mais essentiellement en montrant l'exemple. Car les municipalités ont peu de moyens d'action.
« À part faire un article dans la presse, ou envoyer un courrier recommandé, mais le courrier, on l’envoie à qui quand il y a un problème d’indivision ? On ne va pas chercher les indivisaires. Certains nous disent : ‘Faites débroussailler puis après faites payer’. Mais on va se faire payer par qui ? Il faut les moyens, et après, il faut les moyens pour recouvrer les sommes engagées. Il y a peu de communes qui le font », précise Antoine Orsini, adjoint au maire de Corte délégué au développement durable.
Cette année, avec les fortes pluies du printemps, la végétation très haute et la sécheresse estivale, le risque incendie est maximum. En cas de sinistre, le bon entretien des parcelles conditionne le remboursement des assurances.